Sweat à capuche, mèches longues et rangées de bracelets au poignet, son look d’éternel ado et son humour cinglant détonnent, tous les matins, sur le plateau de RMC, au milieu des chroniqueurs en cravate d’Apolline de Malesherbes. Resté enfant dans l’âme, Arnaud Demanche s’apprête à réaliser « un rêve de gosse » en se produisant aux États-Unis pour la toute première fois.
Grâce à la jeune association French Talent USA (dont French Morning vous parlait ici) l’humoriste de 41 ans donnera trois représentations de son one-man show « Faut qu’on parle » en Californie. Le Versaillais fera rire les expats le lundi 12 février sur la scène du Guild Theater de Menlo Park (complet), le mardi 13 février au Brava Theater de San Francisco (des places sont encore à saisir ici) et le jeudi 15 février au Laugh Factory Hollywood, à Los Angeles (il reste des places ici).
« Je suis surexcité, confie-t-il à French Morning. Quasiment depuis mes deux ans, je fantasme sur les US. Aujourd’hui, je touche un peu du doigt ce truc-là. J’ai l’impression d’être une petite jeune fille de Caroline du Sud qui arrive avec des rêves pleins la tête à Hollywood ! » s’amuse-t-il. Il faut dire que sa love story avec les États-Unis, où il va régulièrement, ne date pas d’hier. « Ma grand-mère est américaine, rappelle le chroniqueur. J’ai grandi avec le côté mythique des US. C’était le début des séries américaines où tout le monde avait l’air cool : Magnum, MacGyver… Ça donnait envie de leur ressembler. Très vite, j’ai voulu y aller. »
Et si sa carrière a démarré il y a 20 ans à la télé, où il prend toujours autant de plaisir à dézinguer l’actualité, c’est en visionnant du stand-up américain sur Netflix, avec des humoristes comme Bill Burr, qu’il a le déclic sur scène. En 2015, son premier one-man show parlait d’ailleurs d’un humoriste débutant désireux de faire carrière aux États-Unis…
Contrairement à son personnage, Arnaud Demanche n’est plus un novice. Plus de 150 chroniques télé et radio, 11 ans d’écriture pour Nicolas Canteloup sur Europe 1, 200 millions de vues pour ses vidéos depuis la pandémie (à retrouver sur son compte Insta), une tournée de 46 dates en 2023 et 2024… « L’humour, c’est un muscle. C’est comme aller à la salle de sport, ça s’entretient », lâche celui qui a débuté les sketchs à l’âge de 3 ans et qui rêve aujourd’hui de remplir des Zéniths.
« La chronique télé et radio, c’était le job de mes rêves. Ça fait 15 ans que j’en fait, et je ne me lasse pas de l’exercice. J’ai besoin du défi intellectuel d’être le premier sur une vanne, déroule-t-il. Le plaisir de la scène, lui, c’est le plaisir de la rock star. Jeff Ross dit que les humoristes sont des rock stars frustrées. Dans chaque stand-upper, un Michael Jackson sommeille ! »
Lancé en 2018, son spectacle « Faut qu’on parle » a évolué en même temps que lui. Depuis deux mois, il y est question de ses mésaventures aux États-Unis. Le fil rouge est resté le même : la liberté d’expression. « On me dit souvent : “Coluche ne pourrait plus dire ça !” Je ne crois pas que ce soit vrai, estime-t-il. Chaque époque a ses tabous ». Bataclan, Charlie Hebdo, politique, guerre, maladie, chômage… Arnaud Demanche ne s’interdit aucun sujet. À l’ère des réseaux sociaux, il a appris à encaisser les « milles messages d’insultes » qui fusent quand il s’attaque à certains totems (les chasseurs !).
En 2020, la pandémie l’a révélé autrement : « Les gens traversaient une épreuve, ils avaient besoin d’un gros câlin. J’ai fait des vidéos comme je fais des poutoux. » Via écrans interposés, il noue un lien profond avec sa communauté. « C’est comme ça qu’on s’est rencontrés avec mon public. Je me suis rendu compte que j’aimais trop ça, le contact avec les Internautes » relit-il. À la fin de ses spectacles, le stand-upper peut passer une heure à échanger avec son public. De quoi ravir ceux qui l’attendent en Californie.