Une page se tourne à D’Artagnan. Fin mars, Ariane Daguin a vendu son entreprise au groupe alimentaire Fortune International basé dans l’Illinois. Montant de la transaction : 102 millions de dollars. « Cela fait trois-quatre mois que j’étais en discussion avec trois acheteurs potentiels. J’ai pris celui qui me donnerait le montant que je voulais et qui conserverait la mission et la philosophie de la marque », raconte la PDG. Elle reconnaît que « ça fait bizarre ! » de passer la main.
C’est une belle réussite pour l’entreprise que la Française, venue aux États-Unis pour étudier le journalisme, a lancée en 1985. Trente-sept ans plus tard, D’Artagnan emploie 260 employés et fait figure de leader dans le secteur des viandes organiques ou biologiques aux États-Unis.
Distributeur de fruits de mer dans le Midwest, Fortune International a précisé dans un communiqué que l’acquisition lui permettrait de se diversifier dans le secteur de la viande en bénéficiant du réseau de restaurants renommés et de magasins que D’Artagnan fournit à travers le pays ainsi que de sa plateforme d’e-commerce, qui lui a permis de résister pendant la crise sanitaire.
La Française restera aux commandes de D’Artagnan jusqu’en juin le temps de faire la transition. Et après ? Elle compte notamment s’impliquer davantage dans la fondation de D’Artagnan, qui opère la ferme dirigée par Alix Daguin, la fille d’Ariane, dans le nord de l’État de New York. Elle mentionne aussi des projets « avec des potes ». « Cela fait des années que je reçois plusieurs propositions de rachat par mois. Mais avec la Covid, je me suis dit que la vie était trop courte, explique-t-elle. Je ne veux pas être la plus riche du cimetière. »