« Nicolas Le Pen ». Quand un journal dont le propriétaire n’est autre que l’homme d’affaires conservateur Rupert Murdoch titre ainsi un édito, cela devrait alerter. Cette semaine, le Wall Street Journal a réagit avec virulence aux déclarations de Nicolas Sarkozy dans l’émission des « Paroles et des Actes », et lors de son discours de Villepinte dimanche dernier, devant plusieurs dizaines de milliers de militants. Dans la première, le Président-candidat avait dit : « Il y a trop d’étrangers sur notre territoire ». Dans le second, il a agité la possibilité d’un départ de la France de l’espace Schenghen de libre circulation des personnes. « Même en France, cela devient rarement aussi cynique », souligne l’éditorialiste.
Parlant de « pensées affreuses », ce dernier s’emploie à montrer que fermer la France à l’immigration n’a pas de sens, « pas seulement pour les sentiment noirs sur lesquels cela joue, mais aussi parce que c’est un exemple parfait d’analphabétisme économique ». En se rapprochant du discours de l’extrême droite, Nicolas Sarkozy tente de « séduire les supporters du Front national, le parti xénophobe de Marine Le Pen», affirme le Journal. Le débat sur l’immigration est « principalement un prétexte pour combler l’anxiété française sur leur État providence de plus en plus délabré», commente le quotidien, qui souligne que l’enjeu pour le gouvernement français devrait être l’intégration des immigrés et la création « des conditions économiques dans lesquelles ils peuvent réussir en France ». Et de poursuivre : « M. Sarkozy comprend sans doute cela. Mais nous nous demandons si M. Sarkozy comprend aussi que des affichages de cynisme aussi transparents que celui-ci l’ont mené dans son embarras politique actuel.» Nicolas Sarkozy trouvera peut-être du réconfort dans le fait que le même journal qui chante les louanges du républicain Rick Santorum!
Aussi forts soient les mots employés par le candidat de l’UMP, le site d’information Christian Science Monitor prend du recul, en rappelant que Nicolas Sarkozy a déjà fait le coup à l’électorat français. Il y a cinq ans, au moment de la campagne qui a abouti à son élection, il avait prétendu « que la France allait fermer ses frontières et jeter la clef dans la Méditerranée ». Elu, il avait créé un Ministère de l’Identité nationale. « Sarkozy a déjà joué cette carte, remarque le site. La question en France n’est peut-être pas de savoir si quelqu’un écoute mais plutôt si quelqu’un y croit. »
L’atout Lagarde
Dans ce monde d’hommes, certains titres osent un peu de douceur féminine. C’est le cas du site économique Bloomberg qui s’intéresse aux propositions des candidats à la présidentielle pour améliorer l’égalité hommes-femmes. Et en la matière, ils peuvent mieux faire, assure le site. Chiffres et citations d’experts et de femmes politiques, dont Elisabeth Guigou et Edith Cresson, à l’appui, la journaliste Hélène Fouquet dresse un tableau bien noir de la situation des femmes dans l’Hexagone, décrivant un appareil gouvernemental contrôlé par les hommes. « L’ancienne première ministre Edith Cresson a appelé la France, ce mois-ci, un « pays macho », où hommes et femmes ne sont pas égaux. A 45 jours avant l’élection présidentielle, les candidats font peu pour changer cette idée », souligne la journaliste, qui rappelle que la France pointe à une décevante 48ème place, derrière l’Allemagne et l’Espagne, en terme de disparités salariales entre les sexes, alors qu’elle est la « deuxième économie européenne ». Bon point cependant pour Nicolas Sarkozy, qui serait plus féministe que François Hollande. « Bien que Sarkozy n’ait fait que quelques efforts dans sa campagne pour amoindrir les inégalités liées au genre, les femmes ont tout de même des rôles clé dans son équipe… A l’inverse, Hollande n’a que des hommes parmi ses conseillers les plus importants. »
Cette semaine, le New York Times apporte aussi une touche feminime à l’actualité. Le quotidien dresse le portrait croisé de la Chancelière allemande Angela Merkel et de la directrice générale du FMI Christine Lagarde, deux « dames » dont la relation amicale a été mise à mal par la crise actuelle. A en croire le quotidien, les tensions entre les deux leaders ne s’expliquent pas uniquement par des positions parfois antagonistes sur les mesures anti-récession, mais bien une différence profonde de caractère. « Mme Lagarde était membre de l’équipe de France de natation synchronisée. Mme Merkel est connue pour avoir dû prendre son courage à deux mains pendant tout un cours de natation avant de sauter du plongeoir. Les perspectives de carrière en politique pour une fille de pasteur sous le communisme étaient faibles, et elle devenue physicienne. Mme Lagarde est devenue avocate et s’est hissée à la tête d’un cabinet d’avocat américain. » La description du style des deux femmes verse parfois dans le cliché. « Madame Lagarde, 56 ans, et Madame Merkel, 57 ans semblent opposées : l’une Française, élégante, habillée en Chanel et extravertie, l’autre, Allemande, plus simple et introvertie. » Une fois de plus, Christine Lagarde sauve l’image de la France auprès des Américains !
French Doctor
Cette semaine, un autre portrait retient l’attention, toujours dans le New York Times, celui du docteur Bérès, médecin français parti en Syrie pour apporter son aide. Son récit apporte « un rare aperçu » de la situation sur place et des besoins sur le terrain, car, selon le quotidien, le « French Doctor » a été l’un des rares à pouvoir pénétrer dans la ville assiégée de Homs où il a passé environ deux semaines. « Le docteur Bérès décrit des semaines de tensions et de nuits blanches, il se débattait avec le bruit des bombardements, le froid, la boue dans les rues, le manque de nourriture… », rapporte le Times. Ce qui l’a le plus affecté, dit-il, fut la mort d’un adolescent: « Il avait la peau pâle, de beaux traits, un regard un peu espiègle et un bonnet sur la tête. L’enfant lui rappelait Gavroche dans Les Misérables de Victor Hugo ». Le garçon, « avait presque été coupé en deux », rapporte le journaliste. Dr Bérès dit « qu’il aimerait retourner à Homs, car le besoin est grand et l’aide internationale faible ». « Je ne sais pas ce que la Syrie va devenir. Mais, j’admire tellement les Syriens. »
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la”droitisation” de monsieur sarkozy n’est qu’une stupide mais peut-etre efficace maniere de ramasser des votes. notre president n’a pas un ideal…mais infiniment d’ambition et c’est d’ailleurs cette meme tenace et ancienne ambition qui l’a amene’ la’ ou’ il est…car pour ce qui concerne la valeur intrinseque le l’homme beaucoup reste a dire….