Le soir du passage de Sandy, Gilles Schaller, un Français du Lower East Side, est sorti acheter de l’eau chez l’épicier du coin.« D’un coup », se souvient-t-il, le quartier a basculé dans l’obscurité. « Je n’avais pas du tout anticipé ça. C’est spectaculaire de voir une ville qui s’éteint ».
Le lendemain, son amie Evelyne Bismuth, qui habite en dehors de la « Dead Zone », lui ouvre ses portes. “On fait partie des chanceux, affirme-t-elle, elle qui a déjà vécu pires ouragans en Floride. Après tout, ce n’est pas forcément la solidarité française, mais la solidarité tout court”.
Depuis Sandy, la solidarité communautaire française s’organise petit à petit. Grâce au bouche à oreille et aux réseaux sociaux, de nombreuses victimes de l’ouragan, privées d’électricité, d’eau chaude ou de moyens de transports, se retrouvent chez des amis ou des amis d’amis, eux aussi français. Cette vie de naufragé de l’ouragan n’est pas toujours confortable, mais c’est un moindre mal en attendant que la situation s’améliore. Clémence Pène, doctorante en sciences politiques entre Paris et New York, prête son canapé à deux amies. “J’héberge Clémentine, une touriste française coincée à New York en raison de l’annulation d’un vol pour Los Angeles et Claire, qui vit à Clinton Hill mais a préféré venir passer la tempête chez moi à Williamsburg et se retrouve maintenant coincée dans le nord de Brooklyn à cause de la panne de métro.”
Ce n’est pas la première fois que la communauté française se serre les coudes. En 2010, alors que l’éruption du volcan islandais Eyjafjallajökull avait paralysé des milliers de Français dans les aéroports de New York, beaucoup de membres de la communauté avaient ouvert leurs portes (et leurs chambres d’amis) aux compatriotes en difficulté.
Aujourd’hui, les victimes de Sandy ne sont pas uniquement des voyageurs affectés par le report ou l’annulation de leurs vols, mais aussi des résidents. Une situation potentiellement plus difficile à gérer. Mercredi, le consulat a lancé un appel aux bonnes volontés pour accueillir chez elles, de manière temporaire, les ressortissants français en difficulté. D’après Yann Yochum, porte-parole du consulat, une dizaine de personnes a offert une solution d’hébergement pour une demande équivalente.
Les associations françaises de New York font également preuve de solidarité. Sur Facebook, l’Union alsacienne a proposé son aide à ses membres. L’Entraide française propose également son soutien aux Français en cas d’extrême d’urgence : “Nous nous réservons pour l’ ‘après’ quand toutes les aides ont été épuisées et que l’urgence est toujours là. Nous aidons aussi bien les Français vivant à New York que les Français de passage”, raconte Michèle Altier, présidente de l’association. Cette aide sera fournie sous “forme financière dans les limites raisonnables, et morale en tout état de cause”, précise-t-elle.
Guillaume Gauthereau, PDG français Totsy.com, un site de vente de vêtements pour bébés, a annoncé que son entreprise ferait un don de 1 $ sur chaque achat au bénéfice du fonds “Sandy” de la Croix rouge américaine. « Nos propres bureaux, entrepôts et service clientèle sont sans courant. Nous demandons votre patience alors que nous travaillons à normaliser cette situation. En attendant, nous pouvons tous faire plus », écrit le Français dans un message.
Et pour ceux qui voudraient “faire plus” justement, ils peuvent faire du bénévolat auprès d’associations comme Citymeals-on-wheels, Food Not Bombs ou encore NYC Service. Les Français qui cherchent ou veulent proposer une solution d’hébergement peuvent écrire au consulat à chancellerie@consulfrance-newyork.org ou poster un message sur twitter sous le hashtag #sandyvolunteer.
Philosophe, Gilles Schaller se veut optimiste à propos de sa nouvelle situation, lui dont le bureau downtown est fermé. « C’est une contrariété, mais pas non plus la fin du monde”.
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Je ne suis pas français (mais j’ai découvert ce site sur RTL, qui fait
des reportages cette semaine sur l’ouragan Sandy en partenariat avec
French Morning). J’habite un quartier de Brooklyn qui a été épargné du
pire de la tempête, mais bien sûr, je comprends que beaucoup de Français
vivent une galère en ce moment, qu’ils soient touristes ou expatriés.
Si vous êtes privés de courant ou bien d’hébergement, ça va sans dire
que vous avez de gros ennuis. J’espère que vous en sortez très bientôt.
Je n’ai pas grand chose à dire, sauf que j’apprécie la solidarité du
peuple français avec nous pendant cette période difficile. Bonne chance
à tous les Français vivant à New York !
relationsfranco-américaines.blogspot.com