Sa projection d’un portrait géant de Zinedine Zidane sur la Corniche à Marseille avait retenu l’attention des journaux français.
Son dernier coup de maître, lancé le 14 novembre sur Internet, se nomme After The Dream. Après avoir mis en lumière la déforestation en Amazonie, le Marseillais veut sensibiliser le grand public au respect de l’environnement. “C’est mon cheval de bataille”, assure l’artiste engagé, issu des sports de pleine nature.
Pour se faire entendre et faire du sens, il a choisi la cité des anges -une première pour Philippe Echaroux- comme terrain de jeu en octobre. “Quand on dit qu’on va à Los Angeles, on pense directement au soleil, à la plage, ça vend du rêve alors qu’il y a des déchets partout. Je voulais jouer sur les clichés.”
Au gré de ses repérages, dans des quartiers aussi divers qu’Hollywood, Downtown, Beverly Hills, ou Skid Row, le photographe a collecté les déchets sur la route. 1.700 approximativement.
Outre la collecte, il a proposé, au hasard des rencontres, aux passants de les prendre en photo. Une fois la matière première récoltée, il a assemblé les déchets avec du fil de pêche créant un amas. Au lever ou au coucher de soleil, Philippe Echaroux a projeté les portraits d’anonymes sur les blocs de détritus surélevés dans des lieux de carte postale.
Ces 15 installations éphémères “donnent l’impression que les visages flottent au milieu du paysage.” Et elles ont suscité l’intérêt des passants, qui ne remarquaient pas tout de suite que la base de l’oeuvre était composée de détritus. Il a alors décidé de figer ses performances en les immortalisant.
“Ce n’est que la partie 1 du projet”, prévient l’inventeur du Street Art 2.0, qui utilise la technologie plutôt que les bombes de peinture. “Ce ne sont pas que de belles photos. Dans la partie 2, on lance l’initiative participative After the Dream pour sensibiliser le corps enseignant et les parents, pour qu’à leur tour, ils sensibilisent les futures générations à ramasser les déchets.” Avec ce passage de flambeau, le photographe veut que les enfants s’approprient le projet, créent leur propre oeuvre à partir de ce qu’ils jettent ou trouvent dans la rue (le site dispose d’un compteur avec le nombre de déchets réutilisés). L’artiste marseillais a déjà été assiégé de coups de téléphone.
“C’est pour cela que j’ai choisi de le lancer sur Internet, et non pas de faire une exposition classique. Cela aurait été dommage de limiter cette initiative à quatre murs.”