Dîtes Zébulon à un New-Yorkais de longue date et il se souviendra certainement de ce bar qui a fait danser Williamsburg à Brooklyn pendant dix ans. Mais ça, c’était avant que cet ancien quartier d’artistes ne devienne hors de prix. Et Zébulon a dû fermer ses portes.
Ce lieu particulier refait surface aujourd’hui à Los Angeles, dans le quartier industriel de FrogTown. Depuis le 25 avril, Zébulon Café Concert y a ouvert ses portes.
Comme dans la Grosse pomme, les groupes défilent chaque soir de la semaine. La programmation est éclectique: jazz, musique africaine, électro, mêlant artistes confirmés et groupes émergents… Ils ont déjà reçu des musiciens réputés comme Martin Rev, qui a joué à guichets fermés. “On a voulu recréer ce qu’on avait connu il y a quinze ans dans l’East Village“, affirme Jef Soubiran, l’un des trois associés de Zébulon. “On veut un lieu où les gens se mélangent, où ils découvrent de nouveaux groupes, où les artistes font leurs débuts, où les groupes se forment (…) Tout le monde est VIP chez nous”.
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Une alchimie dès Casimir
Zébulon – tiré du nom du personnage monté sur ressort dans “Le manège enchanté” – est né de la rencontre de Jef Soubiran et du Breton Guillaume Blestel, qui ont fait leurs armes ensemble chez Jules Bistro, un restaurant new-yorkais connu pour ses spectacles de jazz. Quand Guillaume Blestel, le créatif de la bande, monte le restaurant Casimir en 1998, il embarque son compère dans l’aventure. “Ça a cartonné, se souvient Jef Soubiran. On a alors décidé d’aller vers ce que l’on aimait le plus, la musique, avec Zébulon.” C’est à ce moment là que son frère, Joce “le musicien” qui revêt la casquette de programmateur, entre en scène.
Près de 20 ans après leur rencontre, ils se sont retrouvés à Los Angeles pour faire renaître le café-concert. La nouvelle adresse rappelle l’esprit du prédécesseur, mais les dimensions ont été décuplées. Sur plus de 550 m2, le bar offre trois ambiances : un bar à l’entrée, une sorte de “lobby” avant la grande salle de concert où l’accent a été mis sur le son, et une terrasse.
Attiré par la mutation de Los Angeles et la migration des artistes, Jef Soubiran a été le premier à se laisser séduire, encouragé par des amis musiciens. “Je m’y suis senti comme à Marignane (région PACA)”, s’amuse à dire ce natif de Saint-Rémy en Provence. Rapidement, les artistes le sollicitent, déplorant le manque d’un lieu comme Zébulon à Los Angeles. Jef Soubiran convainc alors son frère Joce et Guillaume Blestel de tout recommencer.
Pour s’implanter sur les terres californiennes, ils se sont entourés de locaux, la chanteuse Mia Doi Todd et le musicien Jesse Petersen, connaissances de New York, ainsi que du label de musique de Los Feliz, Everloving. Sur la carte, on trouve de la “socca” (spécialité de Nice), de la charcuterie, du fromage et des plats aux accents méditerranéens.
L’équipe veut proposer, à terme, aux artistes locaux un espace d’enregistrement, mais également de travailler avec Dublab, une web-radio basée à Los Angeles. “A Los Angeles, on retrouve notre liberté. La proximité de la freeway nous permet de mettre la musique forte.“