Une sorte de pèlerinage : c’est ainsi que sonne la venue de l’équipe du film “120 battements par minute” (BPM, “Beats per minute”) aux Etats-Unis. “Act-Up y est né. Je trouve ça assez beau de revenir ici avec ce film”, rappelle Robin Campillo, réalisateur et co-scénariste. Et il est d’autant plus heureux de l’exporter “à un moment où il est possible de penser la sortie de cette épidémie”.
L’équipe du film était aux Etats-Unis pour lancer le film au pays de L’Oncle Sam. Après New York le 20 octobre, il sort en salles le 3 novembre à Los Angeles. “BPM” revient sur le combat des militants d’Act-Up et les ravages du sida au début des années 90, au travers de deux figures. Nathan, le nouveau venu dans l’association qui se protège trop, et Sean, le vétéran du combat qui se met en danger.
La sortie du film n’était pas la seule raison de leur venue: après son succès à Cannes, l’équipe du film était en campagne pour défendre sa candidature à la pré-nomination aux Golden Globes et à l’Oscar 2018 en allant à la rencontre des votants. “120 BPM” a été choisi par la France en septembre pour représenter le pays dans la course à l’Oscar du Meilleur Film Etranger. “On m’avait parlé de campagne électorale. Il y a un peu de ça, mais on parle de cinéma, ce n’est pas que du serrage de main, se réjouit Robin Campillo.
“L’étonnement grandit chaque jour”, avoue Nahuel Perez Biscayart, qui interprète Sean. “Ce sont des chapitres qui s’ajoutent à un roman fleuve. On bosse sur la promotion depuis Cannes, nous n’avons pas assez de distance”, admet pour sa part Arnaud Valois, qui campe le rôle de Nathan.
Acheté par le distributeur The Orchard au lendemain de sa projection à Cannes, le film a déjà fait sa place dans plusieurs festivals américains, comme le New York Film Festival, le Mill Valley Film Festival et celui de Chicago.
Avant Los Angeles, les Français étaient à New York, berceau d’Act-Up, où l’émotion a été vive. Les projections auprès de militants ont eu des airs de voyage dans le temps, rappelant au réalisateur son implication passée auprès de l’association. “Des militants de l’époque m’ont dit que c’est très proche de ce qu’ils avaient vécu, explique Robin Campillo. Ils ont vu des documentaires, mais ils sont étonnés qu’en France, on fasse une fiction avec autant de dialogues et de débats politiques.”