Pressenti pour devenir le prochain Secrétaire d’État, Antony Blinken est un francophile qui parle couramment français et est même titulaire du baccalauréat. Joe Biden doit annoncer sa nomination mardi 24 novembre, d’après plusieurs médias américains.
Figure bien connue dans les cercles internationaux, ce proche parmi les proches du président-élu fut conseiller adjoint à la Sécurité nationale, avant de devenir Secrétaire d’État adjoint entre 2015 et 2017 sous la présidence de Barack Obama. Décrit comme “l’alter ego” de Biden, ce New-Yorkais de 58 ans a passé une partie de sa vie en France. Sa mère Judith s’est installée avec lui et son nouveau mari, le survivant de l’holocauste Samuel Pisar (et père de la présidente franco-américaine du Project Aladdin Leah Pisar), à Paris dans les années 1970. Le jeune “Tony” – il avait 9 ans – étudie au sein de la très sélective École Jeanine Manuel (EABJM), un établissement international considéré comme l’un des meilleurs lycées en France et qui a aussi vu passer les enfants de Nicolas et Cécilia Sarkozy, Jane Birkin et Serge Gainsbourg et des membres de la famille Bouygues notamment.
Robert Malley, le PDG de l’International Crisis Group, qui a étudié dans le même lycée qu’Antony Blinken, a confié au Financial Times que ses années françaises, qui ont correspondu avec la fin de la guerre du Vietnam, ont forgé le diplomate: “Tony était un Américain à Paris – les deux termes sont importants. Il était très conscient du fait d’être Américain et il croit dans les valeurs américaines. Mais il comprenait aussi comment la politique étrangère pouvait affecter le reste du monde car il a vécu à l’étranger et a vu comment d’autres regardaient les États-Unis. À l’époque, le pays n’était pas particulièrement populaire en Europe, surtout en France. Tony a navigué entre ces deux univers“.
“Je me suis retrouvé très tôt dans ma vie à jouer les diplomates, essayant d’expliquer les États-Unis à mes camarades de classe“, a-t-il dit lors d’une audition parlementaire. Ça tombe bien. S’il est confirmé par le Sénat, comme doit l’être tout nommé au poste de Secrétaire d’État, il devra user de ses talents de diplomate pour relancer les relations avec l’Europe, mises à mal après quatre années tumultueuses.