Dimanche de Pâques 2017. Ce jour-là, Donald Trump fait sa première chasse aux œufs à la Maison-Blanche. Alors que l’hymne national américain retentit, le président oublie de placer sa main sur le cœur. Sa femme Melania, d’un coup de main discret, l’incite à prendre la position convenue. Cette séquence, filmée, a déclenché un tollé sur les réseaux sociaux.
Mais quelle est l’origine de ce geste et pourquoi doit-il être adopté – du président jusqu’au simple citoyen – pendant que la “Star Spangled Banner” est jouée ?
Tout a commencé dans les années 1890 avec le Serment d’allégeance, rédigé par le pasteur socialiste, Francis J. Bellamy. Publié dans Youth’s Companion, un magazine familial de l’époque, l’auteur livre des instructions précises quant à l’attitude à adopter pendant l’hymne : placer la main sur le coeur et, lorsque les mots “à mon drapeau” sont prononcés, tendre le bras vers l’avant. À noter que les paroles “à mon drapeau” ont été changées et ne sont plus dites aujourd’hui.
La publication de Bellamy intervient dans un contexte où les États-Unis connaissent un flux migratoire important. En réalité, le pasteur aurait donné une solution aux enseignants qui cherchaient à éveiller un sentiment national chez leurs élèves. En 1892, le “Salut de Bellamy” sera appliqué dans les écoles publiques pour la première fois à l’occasion de Columbus Day, commémoration de l’arrivée de Christophe Colomb au Nouveau Monde.
Mais bientôt, le bras levé n’est plus l’apanage des patriotes américains. Dans les années 1930, Hitler et les fascistes italiens en font le symbole officiel de leurs partis, entraînant ainsi la confusion aux États-Unis. En 1942, pour éviter toute polémique, Franklin Roosevelt, décide de simplifier le salut en une main posée sur le coeur, en opposition directe au nazisme.
Dans le même temps, ce nouveau protocole de l’hymne national prend une valeur juridique en faisant son entrée dans les textes de loi. Ainsi, d’après le titre 36 du Code des Lois américain, “tout citoyen est supposé se tenir debout tout au long de l’hymne, ôter son chapeau, faire face au drapeau et poser la main droite sur le coeur.” S’ils ont couvre-chef, ils doivent le placer au-dessus de l’épaule gauche de manière à ce que la main droite soit sur le coeur.
Si Donald Trump n’a pas pu échapper aux critiques en ne respectant pas la procédure d’écoute, le président ne risque toutefois pas de représailles. Car punir un citoyen pour enfreindre le protocole de l’hymne national serait contraire au Premier amendement de la Constitution des États-Unis, lequel précise que “le gouvernement ne peut interdire l’expression d’une idée simplement parce que la société la trouve blessante ou désagréable.”
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Il n’y a finalement que Colin #Kapernick qui subit des représailles. Rien à voir avec le fait qu’il soit noir ? Et que ce soit #Drumpf qui ait demandé des représailles aux propriétaires de la NFL ? #Tartuffe #hypocrite