Sa vie a basculé à la suite de la crise hypothécaire en 2010. Face à la récession, Amanda Vermillion alias The Tea Mistress décide de faire de sa passion son métier. Issue d’une mère toulousaine et d’un père américain, cette bilingue ressort son diplôme en phytothérapie et s’inscrit à l’ITMA (International Tea Masters Association) de San Diego pour devenir « maître de Thé ».
« Mon père était un environnementaliste et m’a appris les propriétés curatives des plantes. Ma mère, elle, m’a fait découvrir les vertus des tisanes et leur complexité. Je connais tous les noms en français et en anglais », explique cette amoureuse de la nature. Sa certification de Tea Master en poche, Amanda décide à l’été 2013 de créer son entreprise. La rencontre avec son mari texan l’amène à s’implanter à Seabrook, non loin de Houston. Dès lors, elle se concentre sur la planification d’événements, de conférences, donne des cours et des présentations. Très vite, les clients affluent et l’activité se développe rapidement pour inclure la vente au détail de thés de spécialités, d’herbes, d’ustensiles et d’accessoires pour le thé. « Le Sud des États-Unis a une vieille tradition avec le thé. C’est une des boissons les plus rafraîchissante compte tenu du climat » déclare cette dernière qui, par tradition aussi, organise des classes de thé en groupe où chacun peut apprendre les subtilités de ce nectar.
Dans sa boutique/salon de thé, Amanda Vermillion accumule les espèces différentes : les aromatisées, les classiques et les parfumées. Sur les étagères les thés côtoient les tisanes contre les maux de tête, le mal de gorge ou celle réparatrice pour le sommeil. Amanda conçoit aussi des mélanges comme Soirée française, en hommage à sa mère (verveine, tilleul, menthe et pétale de rose), Blue Lagoon, à base de noix de coco, vanille et citronnelle ou encore Pirate Pleasure (raisin sec et rhum), qu’elle propose aux membres de son club de thé qui se tient tous les deux mois. L’ouragan Harvey lui fera de nouveau changer de route. «Cette nouvelle situation m’a conduite à me tourner vers les conventions, les festivals, les fêtes privées et aussi à renforcer mon image auprès des détaillants. C’est aussi le temps de lancer de nouvelles activités comme les dégustations de thé individuelle ou en entreprise. Je conseille les sociétés pour leur modèle commercial et je fournis des cours de formation au personnel, enfin j’apporte mon savoir-faire pour améliorer le service existant et j’aide à choisir de meilleurs thés pour la société cliente. Les restaurants ont aussi adopté le thé dans leurs cartes de boissons et je les éduque à maîtriser le savoir-faire », commente cette amoureuse des hauts plateaux qui rêve de se perfectionner en allant en Chine, au Japon ou encore en Inde.
L’arrivée de la Covid 19 a contribué au lancement de la vente par correspondance. Les ventes explosent et les commandes s’enchaînent à travers les États. « Ma lettre mensuelle renseigne sur les thés de saison comme Noël ou la Saint Valentin. Je répertorie aussi les événements à venir et je signale les ventes spéciales. Chaque client peut aussi choisir de tester 3 thés par mois », rapporte Amanda dont la collection de thés se monte à plus de 200 espèces distinctes. Pour cela, elle se rend tous les deux ans au World Tea Expo à Las Vegas pour goûter les nouveaux alliages, apprendre les nouvelles techniques, aller aux ateliers, aux diners découvertes et rencontrer les fournisseurs en gros. Mais son objectif, une fois la pandémie terminée est d’ouvrir un Musée du thé basé sur l’histoire et la culture de cette plante.