Trouver des vêtements à la fois esthétiques et suffisamment pratiques pour donner le sein à un nouveau-né est un casse-tête. Deux mamans de Brooklyn veulent changer cela. Elle ont eu l’idée de lancer leur ligne, Allette.
“Le nom de la marque a été plus difficile à choisir que celui de nos enfants!”, s’amuse Céline Cohen, 38 ans, co-fondatrice d’Allette. Elle et sa partenaire russe Oksana Pavlowsky, viennent de lancer leur première collection de prêt-à-porter. « Une marque de vêtements pour les femmes qui aiment les vêtements », se plaît à résumer la Franco-américaine née à Marseille, qui a fait carrière dans la pub.
Le déclic, Céline Cohen l’a en 2011. Douze jours après avoir donné naissance à son premier enfant, elle doit se rendre à un mariage mais ne trouve aucune tenue féminine dans son dressing qui soit assez fonctionnelle pour pouvoir nourrir son bébé en toute tranquillité. Ayant longtemps eu envie de monter son propre business, elle garde l’idée dans un coin de sa tête. La Française rencontre sa partenaire, Oksana Pavlowsky, au jardin d’enfants il y a deux ans et demi. Mariées toutes les deux à des Français, les mamans de deux progénitures en bas âge envisagent de lâcher leurs jobs prenants pour monter leur petite entreprise et retrouver un équilibre entre vie familiale et vie professionnelle.
L’été dernier, elles décident ainsi de se lancer à plein temps dans le projet. Aucune d’entre elles n’ayant suivi de formation dans la mode ou le textile, elles prennent quelques cours au Fashion Institute of Technology (FIT) de New York à l’automne. Quelques mois plus tard, l’aventure démarre pour de bon. Oksana Pavlowsky imagine et dessine les croquis, Céline Cohen s’occupe du marketing. Les deux associées trouvent leurs inspirations dans les voyages, les marques qu’elles affectionnent (Maje, Zadig & Voltaire, Chloé, Isabel Marant…), observent les tendances, prennent des photos. Pour Allette, elles imaginent des pièces de qualité, féminines et intemporelles, adaptées aux femmes qui viennent d’accoucher et gardent des formes : « Nous aimerions aussi qu’elles puissent continuer à les porter une fois la grossesse derrière elles », ajoute Céline Cohen.
Côté production, elles ont fait le choix du local. Elles font fabriquer leurs pièces dans une usine de Sunset Park (Brooklyn), située à seulement 15 minutes de chez elles: « Nous avions vraiment envie de suivre le processus de production, ce que nous n’aurions pas pu faire en faisant fabriquer nos vêtements en Chine” , fait valoir la co-fondatrice. Elles ont également engagé une patronnière qui s’occupe de la partie technique “qui ne les intéresse pas“. Celle-ci traduit leurs croquis de sorte à ce que l’usine fabrique précisément ce qu’elles ont en tête. Perfectionnistes et pointilleuses, elles ne négligent aucun détail : « Nous discutons des heures avec l’entreprise et quand un modèle ne sort pas comme nous le voulons, nous n’hésitons jamais à le faire refabriquer, assume fièrement Céline Cohen. Nous ne voulons surtout pas sortir des vêtements que nous ne voudrions pas porter nous-même ». Pour faciliter la vie des mamans, elles choisissent uniquement des matières qui se lavent en machine, faciles d’entretien et qui ne se froissent pas.
Après la sortie de leur première collection été, elles préparent la prochaine pour l’automne-hiver. Chacune comprend quatre modèles, deux robes et deux tops dans deux coloris distincts. Les prix vont de 130$ environ pour les tops à 260$ pour une robe. Le bouche à oreille et la communication autour de la marque commencent à porter leurs fruits: les commandes ont décollé depuis le lancement de leur e-shop, le 1er juin. Leurs pièces ont même été portées par des “Instagrameuses” aux milliers d’abonnés, comme la Londonienne Masha Theone. « Nous avons aussi reçu un soutien incroyable des gens du quartier, se réjouit Oksana Pavlowski. On a même vu des maris venir choisir des vêtements pour leurs épouses”.