Il existe des circonstances plus clémentes pour une prise de fonctions. Arrivé sur place à la mi-août, Alexis Andres, le nouveau Consul général de France à Houston pour le Texas, l’Arkansas et l’Oklahoma a pris ses fonctions le 1er septembre dernier, soit cinq jours après le passage de l’ouragan Harvey qui a ravagé le sud du Texas et inondé une bonne partie de la ville de Houston.
Mais l’intéressé ne semble pas troublé par cette entrée en matière particulièrement intense. Même s’il s’agit là de son premier poste de Consul général, Alexis Andres a déjà fait face à des évènements climatiques de cette ampleur lorsqu’il était en poste à l’ambassade de France à Hanoi, capitale du Vietnam. « Nous sommes préparés à gérer ce genre de situations par notre expérience et notre formation de diplomate. »
Avant de se retrouver face à la destruction d’Harvey, le nouveau consul était conseiller de coopération et d’action culturelle à Alger, poste que cet énarque qui a rejoint le Quai d’Orsay en 2001 a occupé après un passage à l’Ambassade de France à Berlin.
Houston n’est pas de son premier contact avec les Etats-Unis. Cet homme de 45 ans a passé un an à l’université du Missouri à Saint Louis pour étudier les sciences politiques et sait se méfier des clichés sur la culture américaine. «Le premier travail d’un diplomate quand il arrive dans un pays est de faire en sorte de sentir le pays. On peut être tenté de dire qu’on connait les Etats-Unis mais ils recèlent des cultures extraordinairement variées. Le Texas est très intéressant car il véhicule des référents assez diversifiés et je me réjouis à l’idée de me rendre sur le terrain. »
Le rôle du consulat pendant Harvey a été double, explique-t-il : « Avoir, à tout moment, la vision la plus claire de la situation des Français. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il est primordial que tout Français se fasse recenser auprès de nos services. Dans ce genre de situations, le registre est notre principal outil de travail. Mais aussi de faire le lien avec les autorités américaines et de diffuser l’information et les consignes spécifiques des organismes de secours.»
Avec une communauté française très affectée, la véritable gestion de crise se poursuit au-delà de la tempête. « La problématique principale est de connecter la demande d’aide et l’offre d’aide. De très nombreuses personnes veulent aider mais ne savent pas forcement comment s’y prendre. » Le Consul général a déjà organisé deux réunions d’informations avec des associations, des institutions et des bénévoles pour identifier les solutions et répercuter les offres d’aides qui permettent de répondre aux nombreux besoins exprimés. Il se dit avoir été « particulièrement frappé par l’élan de solidarité universelle intra communautés qui a lieu depuis Harvey.»
Une grosse partie de son agenda est accaparé par la gestion de la crise actuelle. Il n’en reste pas moins dédié aux autres missions de sa fonction, parmi lesquelles la diplomatie d’influence qui consiste à « veiller à mieux faire connaître la France et ses initiatives au Texas auprès de la population, des autorités et des leaders d’opinion”. Lors de son mandat, il souhaite également poursuivre la modernisation des services aux Français par le déploiement de la charte Marianne (charte de qualité des services publics) ainsi que le développement de l’aide et des relations avec les entreprises.