Vous connaissez les fameux “Bips”, ces dispositifs d’alerte pour personnes âgées qui permettent d’avertir en cas de chute. Ils appartiendront bientôt à la pré-histoire: il n’y aura plus d’appareil à porter, et surtout on pourra détecter bien plus qu’une chute, des changements imperceptibles par l’oeil humain, et ainsi prédire une détérioration de la santé.
C’est en tout cas la promesse de Norbert Health, co-fondée par le français Alexandre Winter, qui vient d’annoncer une levée de fonds de 3 millions de dollars pour développer un appareil qui permettra, sans fil et grâce à des “capteurs ambiants” utilisant des ondes radiofréquences, de mesurer des changements même infimes (rythme cardiaque, rythme de respiration, température, mouvement, etc…).
Diplômé de Telecom Paris, Alexandre Winter est un spécialiste du traitement de l’image et de l’intelligence artificielle, fondateur de plusieurs start-ups dans le domaine. La dernière en date, Placemeter, a été rachetée il y a trois ans par Netgear. Il y est ensuite resté et c’est là qu’il a rencontré son co-fondateur, Patrick Collins, fondateur des caméras Arlo, elles-mêmes rachetées par Netgear.
Les applications potentielles de ces capteurs en matière de santé sont “immenses”, mais dans un premier temps les deux fondateurs vont se consacrer au marché du “vieillissement à domicile”. “C’est un marché qui existe déjà, en croissance très forte, mais avec pour le moment peu de solutions disponibles. On estime en outre qu’il manque 5 à 6 millions de personnels de soins à domicile aux Etats-Unis, note Alexandre Winter. Notre système permettra notamment de donner l’alerte, dire aux personnels de soins quand il faut aller voir telle personne parce qu’il y a des signes inquiétants”.
Le duo de choc, “serial entrepreneurs” à succès, a en tout cas convaincu les investisseurs sans difficulté. Ce premier tour de table de 3 millions de dollars, bouclé en deux semaines, est mené par LDV, un fonds spécialisé dans les startups en rapport avec le traitement de l’image, accompagné de Hardware Club, un fonds franco-américain et de Exor Seeds, le fonds de la famille Agnelli. Basée à New York, où vit Alexandre Winter, la société emploiera la moitié de ses chercheurs et développeurs dans sa filiale française.
Le premier appareil n’arrivera pas sur le marché avant la fin 2021, “mais nous avons déjà un premier prototype qui marche bien” assure Alexandre Winter. Le travail des prochains mois sera consacré au développement des logiciels destinés à exploiter les données récoltées par les capteurs