La Vénus au Phacochère consacre les retrouvailles d’Alexandra Lamy et de Christian Siméon. Leur dernière collaboration avait été un succès et l’actrice avait été nominée aux Molières dans la catégorie révélation théâtrale féminine pour son interprétation d’une instrumentiste française dans Théorbe. Cette fois encore, le succès semble au rendez-vous puisque la pièce, après avoir fait un carton à Paris et à Londres, débarque à New-York le 12 mars. À quelques jours de la représentation, Alexandra Lamy a accepté de revenir avec French Morning sur cette aventure.
“Il y a 2 ans, Christian m’a proposé de faire une lecture, au Festival d’Avignon, de La Vénus au Phacochère. Le théâtre de l’Atelier a entendu cette lecture à la radio et m’a proposé de venir jouer la pièce” explique la comédienne. Tout s’est alors enchaîné très vite : l’actrice n’a eut qu’un mois pour apprendre le texte avant la “première”. Et le défi ne s’arrête pas là : seule sur scène, Alexandra Lamy interprète, tour à tour 4 rôles : Misia Godebska, G.Simpson, Alfred Edwards et Thadée Natauson.
Lorsqu’on lui demande si elle a eu plus de mal à s’approprier certains personnages, elle répond : “Comme je n’ai pas de changement de costume les personnages des hommes m’ont posé plus de problèmes. Il faut que j’arrive à donner l’impression que je suis un homme Je ne suis pas imitatrice, je ne peux pas changer ma voix non plus. Il fallait que je trouve à chaque personnage une manière de parler et des gestes propres pour éviter que le public ne soit perdu”. La tâche est d’autant plus périlleuse que l’actrice n’exécute pas seulement des monologues mais aussi des dialogues.
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C’est justement la diversité des personnages à incarner qui a séduit Alexandra Lamy, en plus de l’écriture du dramaturge : “J’aime beaucoup l’écriture de Christian Siméon qui est à la fois drôle, cruelle, sensible.. Il y a toute une palette d’émotion très large à interpréter”. L’actrice a donc travaillé d’arrache pied pour maîtriser tous ces rôles. Lors des répétitions, le metteur en scène Christophe Lidon l’a beaucoup aidée. “Je ne peux me raccrocher à aucun partenaire pour le texte, c’est un vrai challenge” indique l’actrice. “Le corps a une mémoire et la mise en scène m’a vraiment aidée à me souvenir du texte“.
Christian Siméon s’empare du personnage de Misia Godebska, véritable muse de la Belle Époque, dans un texte qui fait aussi revivre son mari, Thadée Natanson, directeur de La Revue blanche, son amie Geai Simpson et un homme assez détestable, le financier Alfred Edwards. “Proust, Mallarmé… Misia Godebska n’a pas cessé d’inspirer les artistes. Comment trouver sa place à cette époque lorsqu’on est une femme ? Pour moi c’est toute la problématique soulevée par la pièce” explique Alexandra Lamy.
L’actrice sera également à l’affiche du film de Nils Tavernier De toutes nos forces, qui sortira en salle le 16 mars en France et, devant le succès de la pièce, prévoit de reprogrammer La Vénus au Phacochère à la rentrée 2015 à Paris.