Elles sont deux des plus importantes plumes françaises actuelles et elles passeront un moment sous les boiseries d’Albertine en avril pour discuter de leur œuvre et de leur processus créatif. Constance Debré et Marie Darrieussecq feront escale à New York pour des échanges avec leurs lectrices et leurs lecteurs.
Constance Debré inaugurera le bal dès le dimanche 7 avril. À partir de 3pm (RSVP ici), elle échangera autour du premier de ses romans, Playboy, paru en 2018 en France, publié pour la première fois en langue anglaise dès ce mois-ci sur le continent américain (traduction Holly James, Semiotext(e). Dans ce livre coup de poing, très largement autobiographique, elle raconte comment, à 40 ans passés, elle a envoyé valser sa robe d’avocate et quelques autres choses de sa vie d’avant, son mari, son logement et même son fils, pour explorer l’amour entre filles et la vie de bohème.
Elle poursuivra son dépouillement dans les deux livres suivants de ce grand projet personnel (Love Me Tender, Nom), mais c’est dans le premier, Playboy, qu’elle a posé les bases de son œuvre : une écriture incisive construite à partir de phrases très courtes; une façon de regarder les choses en face, sans fard; et un talent inouï pour aller mettre ses pieds, sa plume et surtout sa langue à l’endroit même où elle pourra irriter le plus la société.
Le personnage réel, Constance Debré, a un peu plus de recul que son double romanesque, et si vous avez toujours rêvé de pouvoir interroger l’autrice sur son changement de vie, elle l’héritière d’une des plus grandes familles françaises du XXe siècle, Albertine vous en offrira l’occasion à l’heure du thé.
C’est dans un tout autre style que Marie Darrieussecq embarque ses lectrices et ses lecteurs depuis le premier de ses romans, Truisme, paru en 1996. Dans l’un de ses derniers livres, « Pas Dormir » (POL, 2021), elle explore ses insomnies au travers de 300 pages très introspectives. C’est de ce récit dont elle viendra parler lors d’une heure d’échanges à Albertine le mercredi 10 avril (6 pm), en compagnie du romancier irlandais Colm Tóibín (RSVP ici). En anglais, le livre s’appelle « Sleepless » et est lui aussi édité par Semiotext(e).
D’autres femmes seront encore mises à l’honneur par la librairie française au cours de ce mois d’avril. Anne Higonnet et Caroline Weber évoqueront le mardi 16 avril (6 pm, RSVP ici) « Liberty, Egality, Fashion » (Norton, 2024), le livre de Anne Higonnet, historienne de l’art, qui plonge le lecteur dans la vie de plusieurs figures féminines de la Révolution française : Joséphine Bonaparte, future impératrice ; Térézia Tallien, considérée comme la plus belle femme d’Europe ; et Juliette Récamier, l’égérie des intellectuels de l’époque.
Enfin, le mardi 11 avril (6 pm, RSVP ici), c’est la figurée toujours célébrée de ce côté-ci de l’Atlantique de Frantz Fanon qui sera abordée à Albertine par son versant révolutionnaire. L’auteur Adam Shatz a réalisé une très complète biographie du penseur martiniquais (« The Rebel’s Clinic, The Revolutionary Lives of Frantz Fanon », paru chez FSG), tout juste paru en France sous le titre Frantz Fanon, une vies en révolutions (La Découverte). Adam Shatz échangera avec le critique et écrivain Julian Lucas sur le sujet.