Alain Braux, c’est un peu le Mireille Giuliano (French women don’t get fat) du Texas. Dans son dernier livre, Healthy French Cuisine for less than $10/day, le chef austinite conseille de manger moins, de consommer local et de saison, de choisir des produits frais plutôt que des aliments transformés, de ne pas se sentir obligé de manger de la viande rouge tous les jours, de prendre ses repas en famille, sans se presser, de faire les courses avec le ventre plein en se tenant à sa liste…
Contrairement aux précédents ouvrages de ce chef pâtissier reconverti en nutritionniste pour cause d’excès de cholestérol, ce recueil de recettes et de conseils alimentaires, édité à compte d’auteur en versions papier et électronique, n’est pas basé sur l’expérience personnelle de ce Niçois d’origine, arrivé au Texas avec Lenôtre, il y a trente ans. Non, au-delà des menus hebdomadaires chiffrés pour chaque saison de l’année et des conseils précis pour faire les courses, stocker les aliments ou les cuire, son livre est un ouvrage politique.
D’utiles rappels pour les Français aussi
Révolté de voir les plus pauvres vieillir en mauvaise santé car ils ont cru faire de bonnes affaires en achetant de la nourriture industrielle à bas prix, Alain Braux s’emporte contre les biocarburants, la faiblesse de l’action gouvernementale pour limiter le recours aux produits chimiques en agriculture et l’absence d’étiquettage des produits génétiquement modifiés, entre autres. L’auteur en vient même à se demander si les responsables politiques n’auraient pas besoin de quelques têtes coupées, comme sous la Révolution française, pour avancer sur ce sujet !
Heureusement, ce passionné de cuisine et de nutrition trouve aussi des raisons de se réjouir. Par exemple, l’engagement de la Première dame dans la lutte contre l’obésité infantile. Mais quand on lui demande si la France est en avance sur les Etats-Unis en matière d’équilibre et de qualité alimentaires, le chef, qui rentre régulièrement en France, redevient pessimiste : « Le régime alimentaire états-unien envahit la France ». En plus d’une agréable évocation des fondements de leur culture culinaire, les Français des Etats-Unis pourraient donc trouver dans le dernier livre d’Alain Braux un utile rappel à plus de sobriété alimentaire.
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Etonnant qu’un français habitant aux Etats-Unis depuis 30 ans utilise le barbarisme péjoratif “états-unien”
Hélas, ce monsieur a raison; depuis 12 ans que je suis revenue vivre en France, j’ai assisté avec effarement au changement de la qualité de la nourriture à tous les niveaux: public, scolaire et surtout familial.
Les gens se sont laissés entraîner à acheter n’importe quoi en fonction de l’offre et surtout du porte-monnaie . Depuis l’arrivée de l’euro, on ne peut plus remplir son sac avec 20,00 euros comme avant.
Il ne faut pas oublier l’arrivée des sandwichs qui sont, il n’y a pas si longtemps, fait avec des récupérations, des déchets de viande, de légumes plus ou moins avariés; heureusement les pouvoirs publics ont mis bon ordre ( ce qui n’empêche pas certaines dérives) depuis en faisant des contrôles inopinées.
En résumé: c’est à chacun d’entre nous d’être attentifs de façon à pouvoir manger sainement avec un budget raisonnable . Là où je vis ( une petite ville du Sud Ouest de la France ) les marchés fermiers sont nombreux et on y trouve tout ce que l’on veut en qualité et à tous les prix .