Le restaurant Air Food a troqué son décor minimaliste digne d’un Apple store à Santa Monica au profit d’un local plus intimiste et bigarré à Downtown. Renommé pour l’occasion L’Appart Air Food, le nouvel établissement a ouvert ses portes le mardi 17 septembre. “On a procédé à un changement de décoration radical, car le côté épuré, ce n’est pas quelque chose que les Américains apprécient”, fait remarquer Marc Moubarak, le co-propriétaire des lieux.
Pour ce deuxième établissement à Los Angeles -le premier ayant fermé ses portes-, ils ont voulu s’adapter davantage aux envies des Angelinos. “Ils ont une vision de la gastronomie française très Paul Bocuse, ils veulent des escargots et de la soupe à l’oignon”, explique-t-il. Mais le chef (et co-propriétaire des lieux) Thierry Babet ne s’en tient pas là et revisite les plats classiques, proposant une cuisine fusion franco-américaine avec un avocado toast relevé d’une sauce béarnaise ou encore un boeuf bourguignon servi en burger ou avec un pain nan. “L’important reste l’expérience client, on travaille sur le visuel car on mange avec les yeux.” Un écran retransmet en salle l’assemblage des assiettes.
Les deux hommes aux parcours éloignés (mais tous deux collectionneurs de chaussures), se sont rencontré en 2012 via la vente d’une paire de “sneakers”. DJ à ses heures perdues, Marc Moubarak était un entrepreneur averti – il a déjà dirigé des sociétés de transport, de location de voiture et d’événementiel. “Mais j’ai toujours aimé la restauration, la relation avec le client”, admet celui qui avait déjà pris l’habitude des réveils matinaux et du management d’employés.
Sa rencontre avec le chef Thierry Babet, un amoureux de street-art, ne s’est pas arrêtée à une passion commune pour les chaussures. Ils se mettent rapidement à plancher sur un projet de restaurant. Quand Marc Moubarak évoque Los Angeles, son acolyte le suit. Ils s’envolent fin 2016.
A l’arrivée, ils sont étonnés par le niveau de la cuisine, moins élevé qu’en France, et ont l’ambition de faire découvrir des plats élaborés aux Américains. Un projet qui prend fin deux ans plus tard : ils ferment le restaurant à Santa Monica – “les loyers étaient déraisonnables et la ville balnéaire plébiscitée par les touristes, mais boudée par les locaux”, précise Marc Moubarak. Ils réinvestissent alors l’argent de la vente pour un projet plus modeste et adapté, reprenant l’ancien local de 100 m2 de Palikao.
Avec ses photos de famille au mur, ses coussins bariolés, ses assiettes dépareillées et ses meubles chinés, le nouveau restaurant veut que les clients se sentent “comme à la maison“, et non dans un restaurant gastronomique. Le lieu (ainsi que le chef) peut d’ailleurs être réservé pour organiser des anniversaires et d’autres événements privés.
Deux ans après leur expatriation, et malgré la déception de leur premier projet, Thierry Babet et Marc Moubarak portent de grands espoirs dans ce nouveau projet. Pour leur porter chance, la paire de Nike à l’origine de leur rencontre est exposée dans la vitrine du buffet du restaurant.