Voir son visage, c’est se replonger dans une époque. Celle de Mai 68, de la libération des mœurs et de cette Nouvelle Vague qui s’est mise à faire des films comme on faisait des documentaires. Juliet Berto a tourné avec les plus grands (Godard, Rivette, Miller, Losey), dans des films qui restent encore aujourd’hui des références. L’actrice française, née en 1947 à Grenoble et morte 42 ans plus tard en banlieue parisienne, fait l’objet d’une rétrospective par la Brooklyn Academy of Music (BAM), du vendredi 2 au mercredi 7 juin .
« Le cinéma est l’art le plus complet, a-t-elle dit un jour. Il contient tout : l’écriture, la peinture, la musique. » Elle a tourné dans des films iconiques mais s’est aussi servi de son art pour défendre un point de vue politique : elle a joué de nombreux rôles prenant place dans le cinéma radical de gauche et féministe produit à Paris vers la fin des années 1960.
La rétrospective du BAM permettra de voir ou revoir « Celine et Julie vont en bateau » (Rivette), « Week-end » (Godard), « La Chinoise » (Godard), « Out 1 : Spectre » (Rivette), « Camarades » (Karmitz), « Guns » (Kramer), « Duelle » (Rivette), « Vladimir et Rosa » (Godard), « Le Gai Savoir » (Godard), et « Monsieur Klein » (Losey, avec Alain Delon). Elle offrira aussi une nouvelle restauration 4K du premier film qu’elle a réalisé, « Neige ».