Les filles, et si on se déguisait en Betty et Joan de la série Mad Men, et après on pourrait se prendre en photo et danser? C’est ainsi qu’une douzaine de femmes de 30 à 49 ans ont passé leur dimanche il y a quelques semaines. Avec un assortiment de perruques, colliers de perle et martinis, elles ont fait les stars devant les photographes embauchés pour l’occasion.
“Quand le chat n’est pas là, les souris dansent. En anglais, les souris jouent, the mice will play” explique Nadia Stieglitz, qui a choisi d’appeler son organisation Mice at Play.
Deux fois par mois, cette expatriée élevée dans les Alpes, propose sur son site Internet des activités ludiques et insolites pour les femmes new-yorkaises. En quelques clics, elles peuvent s’acheter une journée de théâtre ou de boxe. Et puisqu’il s’agit de retrouver une curiosité et un enthousiasme enfantins, les rendez-vous s’appellent « playdates », un peu comme des goûters pour adultes. Un peu régressif ? Peut être, mais personne ne s’en plaint.
Le “chat” qui empêche ces dames de danser, ce sont toutes les responsabilités du quotidien : les enfants, la maison, le travail. La plupart des membres du club ont une activité professionnelle, mais elles ne sont pas étrangères à l’aliénation typique de la « desperate housewife ».
Nadia Stieglitz, 46 ans, n’a d’ailleurs aucun problème à parler de l’ennui et de la perte de confiance en soi que peuvent éprouver les mères. Lorsqu’elle a lancé son organisation de manière informelle en 1998, elle sentait que quelque chose manquait. “Ma troisième fille venait de naître. Ma vie, c’était prendre soin des autres. J’étais devenue pas très marrante.” Pour retrouver le sens de l’aventure, cette ancienne directrice de la création a commencé à organiser des activités entre copines, poker, cuisine, weekends à la plage.
Refondé en 2005, le groupe s’est étendu au-delà du cercle d’amies intimes, et les événements sont devenus plus sophistiqués, avec rencontres d’experts en feng shui ou création de cocktails et de parfum.
Derrière l’aspect ludique, Nadia voit un “projet humaniste”, pas juste une façon de s’amuser. “Le jeu, c’est quelque chose de sérieux”, dit-elle. Elle s’inspire notamment de chercheurs comme Stuart Brown, un psychiatre qui a fondé le National Institute of Play, où il développe le champ des études scientifiques sur l’impact du jeu. Il veut notamment favoriser l’utilisation du jeu à l’école pour faciliter l’apprentissage, et au travail, pour encourager l’innovation.
Le test sur les quelques souris de Mice at Play est pour l’instant convaincant. Les participantes parlent de confiance en soi retrouvée, de nouvelles passions, et d’un regain d’enthousiasme à la maison. Nadia projette d’ailleurs d’étendre sa « Play Revolution ». Pourquoi pas un forum en ligne pour rentrer en contact avec d’autres « joueuses » partout aux Etats-Unis?
Cet été, randonnée dans la vallée du Hudson et baignade à Coney Island sont déjà au programme…
www.miceatplay.com
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