Mickaël Blancho est l’un de ces hommes de l’ombre sans qui l’université de Santa Barbara (et ses 23 500 étudiants) aurait bien du mal à fonctionner.
Responsable de la cuisine centrale, le jeune homme originaire du Finistère supervise chaque jour la réalisation de plus de 5 000 repas destinés aux différents points de vente du campus.
“C’est un énorme boulot, mais j’adore cela”, précise l’intéressé, à la tête de cette structure depuis 2012. “Nous fonctionnons de 5am du matin à 5pm. Je m’occupe de toutes les recettes, que je renouvelle à peu près tous les six mois, et aussi de la gestion de 4 salariés et de 60 étudiants employés dans la cuisine. C’est intense, mais nous avons la chance de travailler avec d’excellents produits et d’avoir beaucoup de liberté.”
Au sein de cette structure affichant 1,5 million de dollars annuel de chiffre d’affaires, le Breton est aussi parvenu à développer la création de soupes en tous genres, lesquelles ont très vite été adoptées par les étudiants.
“Cela existait déjà auparavant, mais j’ai voulu développer le concept, le dépoussiérer et ainsi appliquer certaines idées que j’avais en tête. J’ai mis l’accent sur les produits responsables, locaux et biologiques, en prenant soin d’accorder beaucoup d’importance au goût. Et chaque matin, je propose une soupe du jour.”
Une approche réussie, d’autant que Mickaël Blancho a parfaitement su utiliser les réseaux sociaux, à commencer par Instagram, pour promouvoir de jolies photos de ses soupes quinoa-kale, poireaux-pommes de terre ou pois cassés-jambon fumé.
Désormais connu sur le campus sous le sobriquet de “Soup Guy”, celui-ci apprécie de pouvoir transmettre sa passion de la nourriture à la population de l’université. “Je pense qu’il est important d’aider les gens à bien manger : plus sainement et avec des ingrédients de qualité. Cela ne s’applique pas qu’aux soupes, puisque j’utilise la même approche pour les sandwiches, les salades, les pâtisseries ou les pizzas.”
S’il apprécie de pouvoir évoluer avec autant de liberté de création au sein de la cuisine centrale d’UCSB, le Breton conserve cependant l’envie d’ouvrir un jour son propre restaurant. “Je garde cela dans un coin de ma tête. Pour l’instant, j’ai une petite fille de six ans et ce travail à l’université est meilleur pour la vie de famille. Il me permet de partir en fin de semaine pour Joshua Tree ou Yosemite afin de m’adonner à ma passion de l’escalade. Mais je sais que cela viendra un jour, j’ai plein d’idées.”
Après une carrière l’ayant amené à quitter à la Bretagne à 18 ans pour travailler en Caroline du Nord, puis sur les bateaux naviguant sur le Mississippi ou dans les stations de ski de Lake Tahoe, le jeune homme de 36 ans a encore du temps devant lui avant de devenir son propre patron.
Pour l’heure, la passion du “Soup Guy” s’exprime au profit des étudiants californiens. Et la popularité de sa nourriture et de son compte Instagram démontrent que Mickaël Blancho maîtrise nombre de recettes, à commencer par celle du succès.