« La France est de retour ! » a fièrement annoncé Jean-Noël Barrot aux représentants de la communauté française réunis vendredi dernier, le 6 janvier, au consulat général de San Francisco. Après la visite d’Emmanuel Macron à Washington et la Nouvelle Orléans début décembre, le ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications, avait à cœur d’affirmer le dynamisme de la France en se rendant aux États-Unis.
D’abord à Las Vegas, au CES (Consumer Electronic Show), où il a inauguré l’espace dédié aux 170 start-up françaises qui avaient fait le déplacement au plus grand salon au monde de l’innovation. Si on y ajoute la présence d’une trentaine de start-ups en learning expedition et de 16 entreprises travaillant sur les véhicules autonomes, la France arrive première des délégations étrangères présente au CES, et s’est même vu remettre le prix de l’innovation par son président, Gary Shapiro.
À San Francisco, accompagné d’une délégation d’entreprises issues de la French Tech, Jean-Noël Barrot a effectué une visite marathon : il a rencontré des VCs pour leur présenter une délégation issue de la French Tech, a parlé régulation à l’école de droit de Stanford, avant de rencontrer Sam Altman, le créateur de ChatGPT, la nouvelle prouesse de l’intelligence artificielle dont tout le monde parle.
Une des rencontres les plus marquantes de cette étape san franciscaine reste la visite du ministre chez Twitter : « Il est de tradition, quand on se déplace à l’étranger, de remettre l’ordre du mérite ou la légion d’honneur à une personnalité. Je ne l’ai pas fait lors de ce voyage, en revanche, j’ai attaché à la boutonnière d’Elon Musk le coq rouge qui représente la French Tech, et je dois dire qu’il n’était pas peu fier ! » Le ministre et le patron de Twitter, Tesla et SpaceX se sont entretenus sur la régulation des espaces numériques, un sujet dont la France s’est fait le porte-parole à l’échelle européenne lorsqu’elle présidait les 27. Elon Musk s’est dit favorable aux régulations touchant à la protection des mineurs et empêchant la diffusion de fausses informations.
Cet épisode, alors qu’Elon Musk fait les gros titres de la presse pour sa gestion pour le moins surprenante de Twitter, ne pouvait que ravir les entrepreneurs français réunis par le Consul général de France à San Francisco, Frédéric Jung. Plus tôt dans la soirée, la résidence consulaire bruissait de conversations autour des récents licenciements qui ont touché près de 50 000 personnes dans la région de San Francisco, mais aussi de nouvelles innovations, de ChatGPT à la sécurisation des données, en passant par les exosquelettes.
Échangeant avec les différentes personnes présentes, Jean-Noël Barrot a affiché un optimisme et une confiance bienvenus : « On est entré dans une période d’incertitude, après une période d’euphorie, analyse le ministre. Ce n’est pas un phénomène nouveau, mais l’écosystème français a atteint une maturité qui devrait lui permettre de traverser ces turbulences. En 2022, plus de 14 milliards de fonds ont été levés dans le domaine de la tech, soit une augmentation de plus de 20%. »
Soulignant l’importance de programmes tels que la French Tech, lancée il y a dix ans, pour favoriser la création et l’accompagnement de start-ups, Jean-Noël Barrot s’est félicité du dynamisme de l’innovation à la française : « Il y a encore vingt ans, la France était perçue comme un pays doté d’un riche patrimoine culturel mais incapable d’innover. Le président américain de l’époque avait même déclaré « The problem with the French is that they don’t have a word for entrepreneur…» Grâce à une volonté politique forte, et une amélioration de la fiscalité et des réformes du marché du travail et de la formation professionnelle, nous avons rétabli l’attractivité de notre pays, faisant de la France le pays d’Europe attirant le plus d’investissements étrangers depuis les trois dernières années. »