Des chromes rutilants, banquettes en skai coloré, un V8 vrombissant…Quand Gwenaëlle et Didier Bernard arrivent à Sausalito au volant de leur pick-up Chevrolet rouge de 1965 ou de leur Impala turquoise de 1960, ils sont sûrs d’attirer les regards.
Les curieux s’arrêtent pour une photo, certains engagent la conversation dès qu’ils aperçoivent le logo qui orne les portières: “Rental Vintage Cars. Experience American Legends”.
Lancée il y a quelques mois à peine, l’entreprise de location de voitures anciennes créée par ce couple de Français commence à se faire connaitre dans la région de San Francisco. Actuellement, Rental Vintage dispose de quatre véhicules, dénichés sur Craigslist: Sweet Sue, une Chevrolet Impala 1960, Retro, un Chevy Wagon 1957, Beasty, une Ford Mustang 1966, et Crusty le fameux pickup rouge et blanc, auquel on peut attacher un camper-trailer, sorte de mini caravane pour deux avec cuisine intégrée datant des années 50.
La clientèle de Rental Vintage est variée, allant de touristes en quête d’authenticité aux Américains nostalgiques qui partent pour le week-end dans la Napa Valley au volant de la voiture de leur rêves, ou qui louent les voitures pour un mariage ou une séance photos. Une malle à accessoires, avec chapeaux de cowboys, lunettes de soleil et fausses barbes viendra bientôt enrichir l’expérience.
De la chambre d’hôtes aux vieilles américaines
Jusqu’en décembre 2014, Gwenaëlle et Didier Bernard étaient les heureux propriétaires de deux maisons et tables d’hôtes haut de gamme près de Lyon et au Maroc. “Lors de vacances dans l’Ouest américain il y a trois ans, nous sommes tombés amoureux de la Californie et de San Francisco en particulier, explique Gwenaëlle Bernard. Pendant un an, nous avons mûri le projet de s’expatrier. Nous avons tout vendu ce que nous possédions en France, avec l’idée d’ouvrir un restaurant”. Mais l’achat du restaurant n’aboutit pas, et les époux Bernard doivent vite chercher une autre idée pour réaliser leur rêve américain. “Nous avons acheté un vieux pick-up truck Chevrolet pour circuler ici. Devant l’intérêt qu’il suscitait, on s’est dit que la location de vieilles voitures américaines pourrait trouver son public, et voilà comment Rental Vintage a commencé” , raconte Didier Bernard.
Leur première année d’expatriation est consacrée à la mise en place du projet et à l’obtention des visas nécessaires pour pouvoir lancer leur entreprise. Les craintes initiales – tout investir sans garantie de réussite – ont vite été balayées par l’enthousiasme avec lequel leur projet a été reçu: “Les Américains sont très fiers de leur patrimoine. On se fait souvent interpelés aux feux rouges par des passionnés qui veulent savoir de quelle année date notre pick-up par exemple. Toute cette énergie positive est très motivante et nous invite à poursuivre notre rêve.”
La saison touristique qui commence devrait permettre à Gwenaëlle et Didier Bernard se savoir où le marché est le plus porteur. A court terme, ils espèrent réinvestir dans l’achat de nouvelles voitures, en particulier des décapotables. Forts de leur expérience, Didier et Gwenaëlle Bernard aimeraient aussi aider d’autres candidats à l’expatriation à développer un concept similaire au leur dans d’autres villes des Etats-Unis: “Nous aimerions les aider à définir leur business plan, à trouver les voitures.” Ils soulignent que les voitures se perdent pas de valeur, voire en gagnent, ce qui minimise les risques liés à l’investissement initial.
Et si Rental Vintage ne marche pas? “On ne jettera pas l’éponge, affirme Gwenaëlle Bernard. Il n’est pas question pour nous de rentrer en France. Si ce projet ne fonctionne pas, on cherchera une autre idée“.