“Ce projet c’est une histoire de famille. Je crois que c’est ce qui est touchant dans ces concerts”, confie Irène Jacob. L’actrice, accompagnée de son frère Francis, est en pleine tournée nord-américaine… comme chanteuse. Le 27 février, ils se produiront à la Maison Française de l’Université de Columbia et à Joe’s Pub le lendemain.
Depuis sept ans, Irène et Francis Jacob se réunissent autour de la musique. “C’est assez exceptionnel. On a chacun des projets différents mais on se retrouve régulièrement”, explique l’actrice. Elle, vit plutôt en France et enchaîne les séries TV, films ou pièces de théâtre. Lui, habite à New York, d’où il compose et mène divers projets musicaux. “Continuer ce lien par la musique nous permet de nous retrouver sur une aventure qui est différente de celle que j’ai l’habitude de vivre en tant qu’actrice […] Ça permet aussi de garder vivantes certaines choses de l’enfance, c’est un véritable défi contre la distance et le temps”, raconte Irène Jacob.
Mélangeant sonorités ouest-africaines ou brésiliennes, avec une acoustique très pop française, les deux premiers albums de l’actrice, “Je sais nager” et plus récemment “En bas de chez moi”, sont élaborés par le frère et la sœur. “On écrit les paroles ensemble, mais la composition c’est vraiment mon frère”, explique Irène Jacob.
Pendant leur tournée entre le Canada et les Etats-Unis (Ottawa, Toronto, Providence et Chicago), ils invitent sur scène de nouveaux musiciens et donnent une atmosphère spécifique à chaque concert. “A Columbia, on a envie de faire quelque chose de particulier, de plus intimiste, différent des autres représentations qu’on va faire pendant notre tournée. Mon frère a écrit aussi des chansons à partir des textes de Molière, des passages de Célimène. […] On a aussi développé un projet Georges Brassens. Francis a eu l’envie d’utiliser des rythmes ouest-africains pour reprendre des chansons de son répertoire”, explique l’actrice.
Comédienne de formation, Irène Jacob a toujours été très proche de l’univers de la musique. “J’ai commencé le cinéma grâce à ma connaissance du piano”, se souvient l’actrice dont le premier rôle était une professeure de piano dans “Au revoir les enfants” de Louis Malle. Au théâtre aussi, elle a souvent participé à des projets mêlant musique et texte.
Mais Irène Jacob reste avant tout une actrice. Lauréate du Prix d’Interprétation Féminine au Festival de Cannes en 1991 pour la “Double vie de Véronique” de Krzysztof Kieslowski, elle mène depuis presque 30 ans une carrière d’actrice reconnue. “J’ai rencontré au cinéma assez rapidement des réalisateurs comme Louis Malle, Krzysztof Kieslowski, qui ont vraiment été pour moi un ADN de cinéma. C’était un registre auquel je ne m’attendais pas, très profond et intérieur, et qui m’a beaucoup touchée. J’ai été étonnée, touchée d’en faire partie et que je le veuille ou non c’est quelque chose qui ne m’a pas quittée dans les films que j’ai pu faire ensuite. Ce goût pour le mystère du quotidien, l’extraordinaire du banal”, confie-t-elle.
Plus récemment, elle a participé à la saison 3 de la série dramatique de Showtime “The Affair”, tournée à New York, et sera de retour en France avec une pièce de théâtre aux Bouffes du nord, La Maladie en la mort, signée Marguerite Duras et mise en scène par Katie Mitchell.