Alors que les élèves de l’école John Ericsson à Brooklyn terminent leur entrainement de baseball du mardi soir, des adultes s’attroupent au milieu d’un couloir. A 8pm, c’est à leur tour d’occuper la petite salle de sport pour un entrainement de handball. Les oreilles attentives remarqueront que de nombreux joueurs ont un accent très français.
Non, “les Experts” ne se sont pas invités à New York. Nous sommes au New York City Team Handball Club, un club fondé en 1973 qui compte cette année une majorité de Français. “Le pourcentage de Français est difficile à évaluer car il y a beaucoup de va-et-vient. Cette année, c’est sûr qu’ils sont majoritaires en équipe 3. Mais ça dépend des années, parfois il y a une majorité d’Allemands, de Suédois ou de Serbes” , explique Shkumbin Mustafa, le fondateur kosovar du club.
Parmi les Français, on trouve Nicolas Vabret, chercheur en virologie et joueur de l’équipe trois : “J’ai connu le club grâce à une collègue de travail, une Française, qui joue dans l’équipe féminine“, dit-il. Fort d’une première expérience dans le handball au lycée et au sein de son école d’ingénieurs, il a décidé de rejoindre l’équipe new-yorkaise. L’équipe 3 joue régulièrement des matches le week-end dans tout le nord-est des États-Unis, le prochain aura lieu le vendredi 13 mai à York en Pennsylvanie.
Benjamin Briffe quant à lui, est le seul représentant bleu-blanc-rouge de l’équipe “Elite” du club. Championne des États-Unis, elle se rendra du 11 au 19 juin en Argentine pour la compétition panaméricaine de handball. Ancien professionnel à Rennes et à Aix-en-Provence, Benjamin Briffe a déménagé à New York et s’est reconverti en kinésithérapeute. “En arrivant à New York, j’ai voulu continuer à faire du handball et j’ai trouvé cette équipe”.
Si les Français sont nombreux, le New York City Team Handball Club attire aussi d’autres nationalités. Quelques Américains figurent au sein du club qui propose également un entrainement le samedi à Hell’s Kitchen. « Le handball est parfait pour les Américains » explique Chris Base, l’un des joueurs, « c’est un sport rapide comme le basket et violent comme le football américain. Je suis sûr que si c’était plus connu il y aurait plus d’inscrits ».
“C’est super de jouer avec une équipe aussi internationale. Le seul truc, c’est qu’on n’est juste pas d’accord sur quelle équipe supporter pendant la coupe du monde ou les JO !”, plaisante Nicolas Vabret.
Le décollage lent du handball aux États-Unis s’explique pour plusieurs raisons selon Shkumbin Mustafa. « Tout d’abord, c’est un sport qui n’est quasiment pas proposé par les coachs sportifs dans les lycées et les universités. Ensuite, les médias s’intéressent très peu à cette discipline. Ce n’est jamais diffusé sur les chaines. Nous devons le regarder sur internet ».