« Tout comme les chats, les habits ont également plusieurs vies », lance Mélanie Ranvier, esquissant un large sourire. Installée à Miami, cette Française de 32 ans, originaire de la région parisienne, vient de créer Old Fashioned is the New Chic, un site de vente de vêtements de seconde main pour femme, avec la ferme intention de prouver que le vintage est tout sauf passé de mode.
« Les grandes enseignes de prêt-à-porter nous incitent à acheter en quantité et de manière compulsive selon de nouvelles collections lancées à grand renfort de publicité plusieurs fois par mois. Cependant nous portons bien souvent les mêmes vêtements tandis que les autres restent empilés dans les placards », déplore Mélanie Ranvier qui a entièrement repensé son mode de consommation afin de se constituer une garde-robe responsable, éthique et durable.
Sensible aux enjeux environnementaux et de société, cette mère de famille, diplômée d’un master de l’Institut Français d’Urbanisme à Paris, mise dorénavant sur une mode circulaire, limitant le gaspillage et prolongeant la durée de vie d’un vêtement, en opposition avec le phénomène de fast fashion qui est apparu dans les années 1990. « Je ne pouvais plus fermer les yeux sur les conditions de travail ainsi que sur les répercussions environnementales désastreuses de l’industrie textile », insiste la trentenaire dont la prise de conscience s’est accentuée ces dernières années suite aux accusations de travail forcé de Ouïghours en Chine.
Afin d’apporter sa pierre à l’édifice pour faire bouger les lignes de la mode, tout en facilitant la vie de celles qui souhaitent également acheter des vêtements d’occasion mais qui ne trouvent pas le temps d’aller dénicher la perle rare, Mélanie Ranvier a créé une vitrine digitale proposant des looks 100% seconde main. Alimenté chaque dimanche par des collections capsules aux thématiques variées, son site est rempli de pièces vintage allant du blazer à la veste en jean en passant par un cardigan ou encore une jupe fleurie, des trouvailles dénichées essentiellement en friperies. « Ces établissements sont bien souvent tenus par des organismes caritatifs ce qui permet dans un premier temps de contribuer à des projets sociaux, indique-t-elle. Acheter des vêtements de seconde main permet également de s’habiller à bas coût et surtout d’avoir une certaine originalité en créant son propre style, sans risquer de croiser une personne portant la même tenue dans la rue ».
Sur ses réseaux sociaux, la jeune femme partage également ses lectures, quelques astuces ainsi que des conseils sur la mode circulaire. « Il important d’éveiller les consciences afin d’améliorer la situation sans pour autant faire culpabiliser le consommateur sur ses habitudes d’achat car les industriels et les gouvernements doivent également suivre le mouvement, souligne Mélanie Ranvier. En attendant, si nous pouvons privilégier les achats réfléchis et durables plutôt que de succomber aux tendances mode éphémères, c’est déjà un bon début ».