Entrer dans le Museum of Failure, à Arts District, c’est grimper dans la Dolorean de Doc, et retourner dans un temps passé. Mais vous n’y trouverez pas d’objets empreints de nostalgie (quoique). Mais des inventions ratées.
Lancé en Suède cet été par le psychologue clinique Samuel West, fasciné par la technologie et ses liens avec l’échec, le musée rassemble près de 100 flops. Vous avez deux mois (jusqu’au 4 février) pour découvrir cette collection insolite que son propriétaire définit comme «ringarde».
En arrivant, le visiteur est directement attiré par le mur construit de gâteaux Oreo, aux goûts audacieux -et écoeurants- (bonbon, menthe, confiture et beurre de cacahouète…). Un nouveau fond pour épater vos followers sur Instagram ? Pas seulement. Pour une fois, le musée éphémère n’est pas dédié aux selfies. Chaque objet est accompagné d’un texte -souvent cocasse- qui raconte son histoire.
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Les produits douteux de grandes entreprises sont exposées. La plupart ont fait un passage éclair sur les rayons, comme les lasagnes congelées de Colgate lancées dans les années 80, le ketchup violet, le Coca Cola Blak (mélange de café et diet coke) ou le Pepsi transparent. Problème de nom ou de goût, ils ont tous été dé-commercialisés.
Vous retrouverez également des innovations surprenantes, comme le « No more woof », un walkman permettant de traduire les aboiements de votre animal de compagnie en langage humain ; ou le «phone finger» qui permettait de téléphoner avec ses doigts, mais n’a pas fonctionné car «il ressemblait trop à un préservatif».
D’autres produits se sont fait rattraper par la course technologique : Netflix a détruit Blockbuster (le Vidéo Futur » américain), et les mini-disques ou le minitel sont devenus caduques. Pour d’autres, on est bien content qu’elles n’aient pas percées : le jeu de Trump « I’m back and you’re fired » qui fut un échec à deux reprises; le masque rajeunissant; la « Shared girfriend » -une poupée gonflable à partager – ; ou le très sexiste « bic pour elles ». Dans ce petit musée, les visiteurs prennent le temps de commenter, passant en revue la drôlerie des échecs. «Ca aurait été utile pendant mes études de marketing, relève une curieuse. On se rend compte de l’importance du nom des produits.»
Sur les murs, des mentors -aussi bien Oprah que des anonymes- de l’échec parlent de leur philosophie. «L’échec est seulement une opportunité de recommencer, mais cette fois plus judicieusement», a dit Henry Ford. Les visiteurs sont encouragés à raconter leur plus grand échec sur un post it. Car il n’y pas que les autres qui font des bides.