La Ministre de la culture l’assure : Les équipes étrangères qui viennent tourner des films dans l’hexagone sont « très satisfaites du travail des techniciens français». C’est un des retours formulés par les professionnels du cinéma qu’elle a rencontrés pendant ses quatre jours à Los Angeles.
Pourtant Fleur Pellerin constate que « de plus en plus de tournages échappent à la France pour être réalisés dans d’autres pays», notamment la Belgique ou certains pays d’Europe de l’est. C’est pour cette raison qu’elle a décidé de relever le crédit d’impôts destinés à la réalisation de films et de séries télévisées. Depuis le début de cette année le taux du crédit d’impôt pour les productions étrangères est ainsi passé de 20 à 30% et le plafond de 20 à 30 millions d’euros.
Du 3 au 6 février, la ministre était à Los Angeles pour faire la promotion de cette nouvelle mesure incitative auprès des studios de cinéma. « Je veux que le marché français soit concurrentiel, et puisse attirer les films à gros budget, a-t-elle expliqué. L’idée est aussi de comprendre la demande et connaître les besoins des studios de sorte que ce soit plus simple pour eux de tourner en France.»
Fleur Pellerin s’est tout de même félicitée du tournage prochain de plusieurs films en France, comme “Dunkirk”, le long métrage du réalisateur Christopher Nolan (que la ministre a rencontré), ou encore le “prequel” de “Fifty Shades of Grey” – même si la décision de tournage est sans doute antérieure aux mesures de la ministre. Un ou deux projets du studio Disney pourraient également être relocalisés en France.
L’intérêt d’attirer les tournages en France est avant tout d’ordre financier. Fleur Pellerin a fait le calcul et d’après elle « chaque euro de dépense de crédit d’impôt génère trois euros de rentrées fiscales et sociales pour le pays».
Fleur Pellerin n’est pas venue à L.A que pour le business. Elle a aussi visité les universités USC et UCLA. « Dans ces facultés, on forme au métier de scénariste, en particulier pour les séries télé. Je voudrais créer des cours d’écriture créative en France, il y a de place pour des formations ambitieuses », a-t-elle souligné.
Car si la ministre cherche à attirer les grosses productions américaines en France, elle souhaite aussi consolider l’industrie du cinéma et de l’audiovisuel dans l’hexagone. « Je veux vraiment travailler sur la formation, comment garder en France le savoir-faire des techniciens dans un contexte de forte concurrence ». En clair, ne pas voir les meilleurs professionnels du cinéma partir travailler dans des studios ici, à Los Angeles.