Sur Olive Street, le regard des passants est happé par des masques. Que ce soit par leur forme, les matériaux employés ou le travail de couture, ces créations nous plongent dans l’univers de Christophe Coppens.
Les “50 masks made in America” de cet artiste belge sont montrés jusqu’au samedi 16 juillet à Please Do Not Enter, à Los Angeles. Au fil des années, Christophe Coppens s’est fait un nom dans le monde de la haute-couture. Refusant de passer à la production de masse, il s’est expatrié à Los Angeles en 2013. Sa passion pour la confection a alors trouvé une seconde vie dans la création de chapeaux et de masques.
Certaines pièces ont été portées par Rihanna, Dita Von Teese ou Lady Gaga. “C’était le chapelier de la famille royale de Belgique. Il collabore également sur les costumes et décors pour le théâtre et l’opéra” , précise Emmanuel Renoird, le co-fondateur de Please Do Not Enter, qui détaille l’histoire de cette exposition aux visiteurs.
“Il a mis au point une technique spéciale pour la réalisation des masques, qu’il garde secrète” , argue Emmanuel Renoird. Conçue spécialement pour ce lieu conceptuel de Downtown, cette exposition a pour thème l’Amérique. “Nous avons grandi avec la culture américaine via le cinéma, la télévision, et la musique. On a une projection, mais la réalité est différente. C’est cette réalité qu’il a matérialisée dans ses 50 masques. “
Chaque création pose un problème, une interrogation. “Mais pas une solution” , précise Emmanuel Renoird. Ainsi, une pièce représente le port d’armes aux Etats-Unis, alors que plusieurs masques retracent les stéréotypes de la famille américaine (le mari-menteur, la housewife parfaite ou la maîtresse), l’immigration ou l’auto-médication.
Imprégné par la haute-couture, Christophe Coppens a collecté des matériaux spécifiques, attachés à l’histoire de chaque masque. “Il a utilisé une robe vintage des années 60 pour faire le masque de la “maîtresse”, par exemple. Il a fait de longues recherches utilisant des mouchoirs des années 40 représentant l’éducation des jeunes filles noires pour celui sur l’histoire afro-américaine” , détaille cet amoureux d’art.
Rien n’a été laissé au hasard, puisque Christophe Coppens s’est chargé de la scénographie, et a fait produire des présentoirs sur-mesure pour chaque création. Allant de 2.500 à 9.000 dollars, ces pièces illustrent le sens rigoureux du détail, la technique et l’imagination de l’artiste. Ces oeuvres uniques sont le fruit de trois mois de labeur. “Il y travaillait jour et nuit” , assure Emmanuel Renoird. Invitant à la réflexion sur la société américaine, le résultat mérite plus qu’un coup d’oeil.