Des boules de pâte à choux bien rondes… qu’il suffit de mettre au four pendant 25 minutes pour que l’odeur se répande dans la cuisine. Un temps nécessaire pour pouvoir déguster des gougères ou des chouquettes toutes chaudes et fraîches achetées crues en ligne. C’est l’idée développée par Eugenie Le Page qui a fondé Choux & Co à Pasadena juste avant Noël.
Elle concocte des centaines de choux salés et sucrés chaque semaine, qu’elle livre jusqu’à Downtown ou Los Feliz. Et depuis quelques jours, ces friandises françaises sont commercialisées chez Mr Marcel à The Original Farmers Market.
“Les Américains raffolent des gougères. Pour la chouquette il y a davantage un travail d’éducation”, affirme-t-elle. Un début prometteur pour la petite entreprise qui aspire au même succès que des entreprises comme Porto’s qui a lancé sa gamme “Bake at home”. Car, Eugenie Le Page veut démocratiser gougères et chouquettes surgelées dans des magasins de type Gelson et Whole Foods.
Pour l’instant, la commercialisation est très locale, elle vend, en moyenne, une dizaine de sachets (20 choux par sachet, à 9,99 dollars) par semaine. D’ailleurs, c’est Eugenie Le Page, en personne, qui livre ses clients grâce à un congélateur installé dans sa voiture. Afin de passer à la cadence supérieure, elle cherche à développer l’envoi par courrier de produits réfrigérés. “Mais cela reste très couteux”, analyse-t-elle. Pour cela, entre autres, elle va démarcher des investisseurs. Des fonds qui lui permettraient aussi d’acquérir sa propre cuisine commerciale et d’acheter des machines pour augmenter sa productivité.
“Je veux rendre les choux accessibles, qu’ils remplacent les macarons et les cupcakes.”
Un projet qui n’est pas incohérent avec son parcours et son histoire. En effet, elle avoue “avoir grandi dans les choux”. “Je me souviens qu’on avait toujours du St Honoré aux anniversaires, de tremper mes doigts dans la pâte à choux”, décrit-elle avec malice. Au lieu de proposer le produit fini congelé, elle décide de le proposer cru, car “le résultat est le même qu’à la maison”. Surtout qu’elle suit une recette familiale dont elle garde le secret.
Cette idée lui trottait dans la tête depuis près de 3 ans. Car cette professionnelle de l’hôtellerie, passée par le Ritz à Paris, n’est pas étrangère à l’industrie agroalimentaire, de par la famille de son père (Bigard et Tempé, spécialisés dans la boucherie). Et elle s’est orientée vers les services traiteur quand elle a pu travailler à Los Angeles (chez Patina, dernier en date) – avant d’être privée de travail par la pandémie. “J’ai une véritable passion pour la nourriture française et je voulais montrer autre chose que le poulet que je vendais”, résume la trentenaire multi-tâche qui assure aussi bien la confection, que le marketing, la réalisation du packaging ou encore la livraison.
Passionnée, elle ne se repose pas sur ses lauriers. Après avoir développé une gamme de profiteroles à cuire et surgelées pour la Saint-Valentin, Eugenie Le Page va commercialiser mi-mars une gougère “gluten free”, à base de farine de maïs et de fécule de pomme de terre.