Chef pâtissier dans des grands casinos de Las Vegas (Bellagio, Aria), vainqueur de multiples concours nationaux et internationaux, Claude Escamilla a plus que fait ses preuves dans le monde de la pâtisserie. Mais pour se distinguer à Vegas, il en fallait plus : ajouter le “show” aux recettes.
Sweet Sin, la pâtisserie qu’il ouvre sur la Promenade du Linq, à proximité du Strip, fait le spectacle, pour un investissement total de 1,4 million de dollars. Avec en point d’orgue, une fontaine géante de chocolat aux airs de “Charlie et la chocolaterie”, qui serpente le long du plafond et se termine par trois robinets. Chacun d’entre eux distribue une variété différente de chocolat (noir, caramel et fraise). En actionnant simplement des pédales, les différentes sortes de chocolat coulent sous les yeux des clients sur des crêpes, enrobent des fraises et servent même à concocter de délicieuses boissons chaudes.
Une fontaine made in France
L’installation se compose de trois tuyaux curvilignes de sept pouces de diamètre, avec des parties transparentes d’où l’on peut apercevoir le chocolat qui tourne grâce à des turbines. “Les visiteurs peuvent même entendre les turbines grâce au léger bruit qu’elles produisent”, ajoute Claude Escamilla. C’est là toute l’astuce, puisque les visiteurs seront persuadés que le chocolat passe dans tous les tuyaux ce qui, en réalité, n’est pas totalement vrai. Alors, même s’il y a bien du chocolat liquide dans ces parties en verre, celui utilisé pour les plats sera situé derrière les robinets et stocké dans des cuves spécifiques.
Le chef-pâtissier est évidemment très fier de son bébé, qui a nécessité un travail de titan. “Cette fontaine a été fabriquée en France par des artisans alsaciens installés à Strasbourg, qui ont fait le déplacement aux États-Unis spécialement pour l’installer”, explique Claude Escamilla. Il aura fallu près de douze mois pour la réaliser, puisqu’elle est entièrement personnalisée et constituée de tubes en métal brossé et poli. Avant d’être expédiée aux États-Unis, la fontaine a été montée en France pour s’assurer que tous ses éléments s’emboîtaient parfaitement. Elle a ensuite été démontée, puis envoyée par cargo. “Cette pâtisserie, c’est mon rêve devenu réalité. Elle est l’aboutissement de plusieurs années d’imagination et de planification, et j’ai hâte de partager ma vision avec les visiteurs”, raconte Claude Escamilla.