Des looks de popstars sur un rythme entraînant: elles ont fière allure, les petites du cours de la New York Dance Academy. Lorsque l’une se disperse – c’est de leur âge – la professeure la remet au travail: “Allez, on fait attention! Et un peu d’élégance, tout de même!“
Mina Saquet a ouvert, fin septembre, au 5e étage d’un club de gym de l’Upper East Side, trois cours de danse pour les 8-20 ans: bienvenue à la New York Dance Academy. Elle s’apprête a lancer, à peine trois mois plus tard, des ateliers pour adultes, “une fois ou deux par mois, ou une fois par semaine, selon la demande“.
La demande? Elle n’en manque pas. Et uniquement grâce au bouche-à-oreille. “Je visais plutôt des ados, mais on m’a incitée à démarrer dès 8 ans. Trente-huit élèves ce semestre et déjà trente inscrits pour le prochain. Puis des mères m’ont demandé une classe pour adultes. Nous aussi, on aimerait bien danser!, disaient-elle.” Une trentaine a signé pour l’atelier de mardi, un stage intensif de deux heures.
Au-delà de la joie communicative à s’exprimer avec son corps, les élèves trouvent dans la danse de Mina Saquet une tonique diversité. “Mélange de modern jazz, ma base, mixé avec la street dance et du hip-hop, éventuellement de la danse africaine et de la salsa, cela donne l’impression d’arriver chaque fois à un nouveau cours.“
Faire passer une énergie, sentir un mouvement, donner une envie, Mina Saquet connaît. A 40 ans, c’est sa vie. Danseuse et chorégraphe à Paris, “pour les télés surtout“, dans les émissions de Drucker, de Sacrée Soirée ou de la Star Ac’, elle a aussi travaillé avec les chanteuses Janet Jackson, Mariah Carey, Era et Christina Aguilera.
A New York, “rêve d’enfance, qui remonte à l’époque de Fame“, elle chorégraphie des défilés de mode pour Nike, Adidas, enseigne au Barclay Dance Center et vient de boucler la chorée de la dernière pub de Pepsi… avec une certaine Nicki Minaj.
Elle garde le contact avec le chorégraphe français Kamel Ouali: ils ont commencé la danse ensemble à 8 ans, à Saint-Denis. Elle a rejoint ensuite le conservatoire d’Aubervilliers et l’Académie internationale de la danse (AID), à Paris. Au Panthéon de ses mentors: Rheda Bentifour, Bruno Collinet, Béjart.
Voilà dix ans, à présent, qu’elle habite à New York. Elle y est arrivée dans le sillage de son mari, Yan Saquet, producteur de musique. Deux de ses fils, Carl, 12 ans, et Victor, 11 ans, sont élèves au Lycée français. Bien entendu, elle en chorégraphie les spectacles. Jack, son petit dernier, a 2 ans. Elle est ravie d’avoir pu installer sa Dance Academy, la NYDA (on ne peut faire plus new-yorkais!) à proximité de l’école et de son domicile, dans un quartier où “il y a peu de choses pour les ados dans mon style de danse“.
Elle adore Soho, Brooklyn. Et la compagnie Alvin Ailey où elle continue à prendre des cours. La prof reste aussi une élève.