Paris Texas: c’est le nom de la nouvelle exposition de la galerie Frank Elbaz. Inaugurée le 1er avril, l’exposition se poursuivra jusqu’au 1er juillet. Le vernissage aura lieu pendant la foire d’art contemporain de Dallas, le 7 avril.
Le titre est une référence au film de Wim Wenders, Palme d’or à Cannes en 1984, car il en reprend de nombreux thèmes. « L’idée de l’exposition est apparue quand je me suis rendu compte que Robert Rauschenberg était originaire du Texas. Je me suis dit que cela serait bien de faire quelque chose pour le public ici avec l’artiste le plus célèbre du Texas. On a donc construit une exposition autour du thème de l’Americana, cette sous-culture américaine qui englobe l’idée de la route, de la vitesse, du voyage et de la liberté », explique Frank Elbaz, fondateur de la galerie.
Au programme aussi: deux livres de l’artiste pop conceptuel Ed Ruscha ainsi que des œuvres du Belge résidant au Mexique Francis Alÿs « qui explore le thème sous-jacent de la frontière avec le Mexique et ce que cela sous-entend en termes culturels et d’identité ».
“Paris Texas” est aussi un clin d’œil aux origines parisiennes de la galerie. Petite sœur de l’établissement du même nom ouvert en 2002, cette galerie texane ouverte en septembre 2016 répondait, en effet, à un besoin de nouveaux horizons. « J’ai toujours exposé beaucoup d’artistes américains et avec la crise actuelle sur le marché de l’art en Europe, j’avais besoin d’un nouveau challenge. New York est trop cher et trop compétitif et je ne voyais pas ce que je pouvais apporter de plus. Je ne crois pas non plus à la tendance de downtown LA car, selon moi, il n’y a pas la classe moyenne des collectionneurs qui fait la vitalité d’un marché local. Ce qui m’a amené à Dallas, c’est la présence de la foire annuelle d’art contemporain, alliée au fait qu’historiquement, le Texas est un Etat avec de nombreuses familles patronnes des arts. C’est d’autant plus le cas que l’économie du Texas est l’une des plus florissantes du pays actuellement.»
L’ambition affichée est de s’ancrer dans le paysage artistique local et de tenter de faire tourner les regards des collectionneurs les plus importants du pays vers Dallas. Pour cela, la galerie tente d’apporter une dimension éducative à ses expositions. « On a senti qu’ils étaient très demandeurs d’Histoire plus que de nouveaux artistes émergents », précise Danielle Cardoso Maia, directrice de la galerie.
De la scène conceptuelle de Zagreb à l’art californien des années 60 et 70, elle s’est distinguée en se spécialisant sur l’historique, des années 60 à nos jours. Auréolée de ses nombreuses sélections aux foires d’art contemporain à travers le monde (Art Basel, Fiac de Paris, Art Basel Miami, Frieze de New York…). la galerie a reçu le statut de « mother gallery » qui lui permet d’exposer des artistes en exclusivité. « Il n’y a pas forcement de lien entre eux. Je travaille sur des thèmes et fonctionne au coup de cœur pour un artiste. »