Au début du XXème siècle, Louis-Xavier Pascal, l’arrière-arrière-grand-père de Margot et Camille Pascal, tenait une usine de cordes, d’élastiques et de tuyaux près de Saint-Etienne. Cette Manufacture Pascal n’a pas grand chose à voir avec la marque de sacs que viennent de lancer ses descendantes à Brooklyn, mais elle leur permet de raconter une histoire. Et de décorer leur atelier-showroom de Williamsburg.
“On a retrouvé sur Internet des vieux bons de commandes, des photos d’époque, on les a rachetés à des collectionneurs”, raconte Margot Pascal, montrant au mur des documents encadrés. Derniers reliquats d’une usine qui a fermé au lendemain de la Seconde guerre mondiale, et renait, en 2015, à Brooklyn.
Lancée en février, la marque des sœurs Pascal connaît déjà un petit succès. « On a vendu pas loin de 300 sacs, et on est déjà out-of-stock pour la première collection. Nous sommes contentes, c’est au-dessus de nos objectifs », affirme Margot Pascal, qui, comme sa sœur, est mère de deux jeunes enfants.
Outre leur site web, le sacs Manufacture Pascal sont vendus dans des boutiques branchées, comme Otte ou Steven Alan. Instagram les a beaucoup aidé à émerger, reconnaissent-elles. « Par exemple, on avait envoyé un sac en cadeau à une blogueuse de mode. Elle a posté une photo sur Instagram et l’a porté lors d’un défilé Chloé à Paris. Elle a plus de 150.000 followers, et grâce à elle, plein de boutiques nous ont contacté », illustre Margot Pascal.
Si leurs sacs plaisent, c’est sans doute pour leur originalité, avec des formes que l’on repère tout de suite, de jolies couleurs et un cuir américain qui, au toucher, semble très résistant. “On ne lésine pas sur la qualité”, précise Camille Pascal, qui vend ses sacs entre 400 et 700 dollars pièce. Leurs sacs sont entièrement produits à New York.
Quand on leur demande de décrire leur style, les deux sœurs hésitent. “On est un peu un mélange entre Indiana Jones et Inès de la Fressange”, ose Margot Pascal.
Indiana Jones, ce serait plutôt elle, la cadette, avec son sweat-shirt, ses cheveux un peu ébouriffés et son allure sportive. Diplômée d’une business school à Paris, elle a travaillé quelques temps pour une marque de Champagne, à New York. C’est elle qui tient les cordons de la bourse. « Il y a un côté unisexe dans nos sacs, et on aime tout ce qui se rapporte au monde du cheval. D’ailleurs, nos sacs ont des noms de chevaux, et on utilise des petits détails qui rappellent les sangles d’équitation », raconte Margot Pascal.
Inès de la Fressange, ce serait plutôt sa soeur Camille. Diplômée de l’Esmod, une école de stylisme à Paris, elle a travaillé pour Marc Jacobs et Vuitton, et a fabriqué des robes sur-mesure à Washington. «Bien sûr, on revendique dans nos créations un côté français, précise Camille Pascal. On a passé la plupart de notre vie là-bas. Mais là, on veut se faire une place à New York. Continuer à monter, doucement. »