“Notre spécificité, c’est qu’on fait de l’ultra-local”, affirme Carmen Bouyer. Cette artiste française, en résidence chez Pioneer Works à Red Hook (Brooklyn), a lancé mi-juillet une Amap (“CSA” pour “Community Supported Agriculture” en anglais) qui permet à tous ses membres de récupérer chaque semaine un panier de légumes bio.
La particularité de ces concombres, choux et courgettes ? Ils sont à peine récoltés, à peine vendus. Tous sont en effet issus d’une ferme urbaine située à quelques centaines de mètres, dans un ancien terrain de baseball reconverti en champ, “juste devant Ikea”, explique Carmen Bouyer.
Tous les jeudis, de 5:30 à 8:30 pm, une trentaine de personnes viennent dans le joli jardin de Pioneer Works chercher leur carton rempli de tomates, basilic, kale, navets, betteraves, courgettes… “Il y a aussi des légumes un peu moins connus comme du kohlrabi [chou-rave, ndlr], des herbes un peu sauvages qui peuvent servir à faire des salades”, détaille Carmen Bouyer.
Les membres, essentiellement des résidents de Red Hook (l’Amap est ouverte à tous), se sont engagés pour deux mois et ont payé en avance, selon le principe en vigueur. Le prix est raisonnable : 130 dollars les neuf semaines, pour deux personnes.
Carmen Bouyer, qui vit depuis le mois de juin à New York, n’est pas une novice en la matière. Ce projet fait partie de son métier. Diplômée en design des Arts Déco, cette artiste de 27 ans travaille à l’intersection de l’art contemporain et des nouvelles formes d’agriculture urbaine et collaborative.
“Je m’intéresse à la façon dont l’art contemporain peut accompagner de manière créative et poétique la transition vers une agriculture durable. A Paris, j’ai mis en place une Amap aux Arts déco, et aussi un marché pop-up de trois mois au Palais de Tokyo”, explique-t-elle.
L’Amap doit durer jusqu’à l’automne, et devrait reprendre ensuite à la fin du printemps. “La ferme avec laquelle on travaille ne produit pas assez pendant l’hiver, mais on réfléchit à faire un partenariat avec une autre ferme pour continuer l’Amap.” Affaire à suivre.