La Casa Marianella aide depuis 30 ans des réfugiés du monde entier à débuter une nouvelle vie aux Etats-Unis. Et aujourd’hui, elle a besoin de francophones pour la soutenir dans sa mission.
Fondée pour accueillir les réfugiés des pays d’Amérique centrale en guerre civile, elle a dû progressivement s’ouvrir à des migrants de près de 40 pays. Depuis quelques années, les arrivants francophones sont de plus en plus nombreux. Ils viennent en majorité du Cameroun et du Rwanda. Aujourd’hui, 75% des bénéficiaires des services de l’association sont originaire d’Afrique, 20% d’Amérique latine et 5% du reste du monde (Irak, Iran, Nepal). Ils fuient des conflits et des situations politiques locales dangereuses en espérant trouver l’asile aux Etats-Unis.
« Je ne connais pas beaucoup d’autres endroits comme ça aux US, dit Gus Bova, responsable des opérations. Il n’y a pas beaucoup d’autres centres d’accueil pour migrants dans le pays, et ici nous accueillons tout le monde sans aucune distinction d’origine ni de religion» .
La Casa Marianella fournit un toit, le couvert et un ensemble de services (cours d’anglais, soins, aide juridique pour l’obtention de papiers…) visant à rendre ses occupants à nouveaux indépendants et auto-suffisants. Objectif : offrir un nouveau départ à ces individus traumatisés. « Ce sont des gens en situation de choc que nous accueillons et les aider à redevenir eux-mêmes est vraiment gratifiant.»
Pour faire face à l’accroissement du nombre de francophones, l’association a besoin de volontaires parlant français pour donner des cours d’anglais, aider les résidents à répondre aux offres d’emplois mais aussi les accompagner dans leur demande d’asile et l’obtention de papiers. Le processus est long et il est crucial de pouvoir leur expliquer les différentes étapes et parfois faire l’intermédiaire avec leur avocat.
Un passage à la Casa Marianella dure environ 5 à 6 mois « même si on essaie de ne les faire durer que 3 à 4 mois » pour pouvoir accepter les demandes toujours plus nombreuses. L’association accueille de 2 à 5 nouveaux arrivants chaque semaine; la plupart en provenance des centres de détention à la frontière. Les demandes dépassent largement les capacités d’accueil et beaucoup sont recalés faute de place. Alors qu’elle ne dispose que de 35 lits, elle compte environ une cinquantaine d’occupants: des hommes et femmes sans enfants uniquement. La nourriture est principalement donnée par la Capital Area Food Bank of Texas mais chacun est responsable de ses repas.
Car la Casa Marianella est avant tout une communauté, un endroit où faire des rencontres, rire et vivre à nouveau, et où beaucoup partagent le même vécu d’expériences traumatisantes. « On peut voir cela comme un cycle, explique Gus Bova. Chacun passe par les mêmes phases : calme et réservé au début puis s’ouvrant petit à petit aux autres et prenant de plus en plus de responsabilités dans la vie de groupe et aidant les nouveaux arrivants à s’intégrer » . L’organisation, par exemple, n’aide pas à trouver du travail. C’est la communauté qui assure ce rôle en s’échangeant les bons plans. « Même les anciens reviennent régulièrement donner des nouvelles et contribuer».