Plus que l’histoire d’un roman, c’est celle d’une amitié qu’Ingrid Betancourt et Diane von Fürstenberg sont venues raconter, mercredi 27 janvier, à la libraire new-yorkaise McNally Jackson.
“Diane est comme une soeur spirituelle, dès que l’on s’est rencontrées on a su que l’on pensait de la même façon, que l’on avait les mêmes instincts.” C’est sur cette déclaration d’amitié à Diane von Fürstenberg qu’Ingrid Betancourt a ouvert la soirée consacrée au lancement de son roman en anglais The Blue Line (La ligne bleue en français). Un ouvrage que la créatrice de mode belgo-américaine a qualifié de “grand roman de la littérature d’Amérique latine” et qui, elle l’espère, sera adapté au cinéma.
“Force de survivante”
La connexion entre les deux femmes s’est établie dès la libération d’Ingrid Betancourt. “Quand je l’ai vue à la télévision, sa force de survivante m’a fait penser à ma mère qui a échappé aux camps de la mort. Je me suis dit qu’il fallait que je la rencontre, se souvient Diane von Fürstenberg. Le lendemain, une amie qui venait de retrouver Ingrid m’a appelée pour me demander d’aller voir sa fille, qui habitait à New York à l’époque, se souvient la créatrice. Quelques jours plus tard, j’ai vu sur la couverture d’un magazine qu’Ingrid portait l’une de mes robes, alors qu’elle ne me connaissait pas. Puis nous nous sommes rencontrées et dès ce jour nous sommes devenues très proches.” L’attention et le regard portés l’une à l’autre au cours de la soirée disent beaucoup de cette complicité.
Sorti en juin 2014 en France, La ligne bleue est roman d’aventure et d’amour qui se déroule dans une Argentine des années 70 à feu et à sang. L’ouvrage raconte l’histoire d’un couple de jeunes révolutionnaires faits prisonniers qui parviennent à s’échapper, et qui vont faire le choix lui de la vengeance, elle du pardon. A travers ce personnage féminin, c’est son propre processus de pardon que l’ancienne otage des FARC raconte. “Qu’importe ce qui nous arrive, même quand il s’agit de choses difficiles, on a toujours le choix dans notre façon de réagir : être la lumière ou rester coincé dans la colère.” Une déclaration qui ne va pas sans rappeler qu’Ingrid Betancourt a eu recours à la religion pour se reconstruire.
“La naissance du roman est aussi magique que la naissance de notre amitié”, sourit Ingrid Betancourt qui explique qu’après la libération, elle était à la plage quand une femme l’a reconnue et a commencé à lui raconter sa propre histoire. “Elle aussi avait été enlevée et torturée, c’était en Argentine sous la dictature de Perón. C’est ainsi qu’est né mon roman.”
Tout en finissant sa thèse de théologie à l’université d’Oxford, Ingrid Betancourt travaille à l’écriture d’un deuxième roman.