Dans la cour de l’Ecole bilingue de Berkeley, au milieu des jeux et des poules en liberté, quelques-uns des 465 élèves se préparent à afficher leurs plus beaux sourires pour la photo de classe. Cette année, l’établissement fête son quarantième anniversaire, qui coïncide, à un an près, avec l’âge du nouveau directeur Mehdi Lazar. « L’école est à un moment très important. On va clore le chapitre des quarante premières années et on va regarder vers l’avenir ».
Né à Paris, ce passionné d’éducation multilingue a partagé son enfance entre la France et l’Algérie, terre natale de son père. « J’ai vécu à Blida, à 40 km au sud d’Alger, là où l’Orangina a été inventé ». Puis, Biscarosse à l’adolescence – « les Landes, c’est le paradis quand on est petit ! » – avant de retourner à Paris.
Le jeune directeur dévoile son parcours : licence d’histoire-géo, maîtrise et DEA de géopolitique. Après un poste de chargé d’étude au ministère de la Défense, Mehdi Lazar se tourne vers l’enseignement. « J’adore l’éducation. C’est un milieu fascinant – d’autant plus à l’étranger – toujours en renouvellement où on travaille sur de l’humain mais aussi autour d’idées ».
De Boston à San Francisco
San Francisco est loin d’être une première américaine pour Mehdi Lazar. En 2006, c’est à l’école internationale de Boston qu’il commence sa carrière américaine. Pendant trois ans, il enseigne à différents niveaux : CM1/CM2 puis l’histoire-géo et l’EPS au collège. « Aux USA, la pédagogie est innovante et extrêmement hétérogène ce qui permet de puiser dans différents horizons ». L’expatrié met ensuite son aventure américaine entre parenthèses et retourne en France finir sa thèse sur « l’histoire des universités dans le monde ». Il se lance alors dans une année de prépa ENA et décroche le concours d’inspecteur de l’éducation nationale.
En 2012, Mehdi Lazar retraverse l’Atlantique, direction la Californie. Directeur du campus de West Valley puis du primaire au Lycée internationale de Los Angeles, il devient ensuite chef du primaire à l’Ecole internationale de Dallas, siège de la Mission laïque française en Amérique du Nord, avant de mettre le cap sur San Francisco en juin dernier. « La région de la baie est vraiment belle. Nous sommes gâtés au quotidien par un paysage sublime », complimente le père de deux jumelles.
Avec l’Ecole bilingue de Berkeley, c’est « un bon match », lance celui qui salue la relation privilégiée entre les professeurs et les parents d’élèves issus d’une cinquantaine de nationalités différentes. « Nous avons une communauté internationale ancrée localement ». Pour l’année à venir, le directeur souhaite « mettre en place un plan stratégique en faisant participer tout le monde » et « célébrer l’histoire de l’école et de son héritage bilingue ».