On connaissait Christopher Wool pour ses peintures de grandes lettres noires au pochoir sur des toiles blanches. Dix ans après sa rétrospective en 2014 au musée Guggenheim, l’artiste Américain a choisi le 19e étage d’un immeuble de bureaux dans le quartier du Financial district pour nous dévoiler ses nouvelles œuvres, réalisées avec tout un ensemble de techniques comme la peinture à la main, au pistolet, la sérigraphie, le dessin, la photo, et plus récemment la sculpture. Un espace brut, immense, baigné de lumière avec des perspectives et des vues incroyables, tout en béton avec des fils apparents et des mosaïques d’origine. On adore l’écho entre ses œuvres abstraites et l’espace si atypique, comme une peinture peinte à la bombe en face d’une colonne peinte elle aussi à la bombe, ou encore des sculptures roses assorties aux mosaïques du sol de la même couleur. On aime aussi beaucoup l’encadrement soigné de chacune de ses créations qu’on rêve d’emporter avec nous. Jusqu’au 31 juillet, 101 Greenwich St, 19e étage.
Dans le quartier de Chelsea, un stop à la Dia s’impose pour observer 2 œuvres monumentales à base de terre qui envahissent la galerie, c’est assez impressionnant. Les deux installations immersives et multisensorielles de l’artiste colombienne Delcy Morelos, qui travaille la terre comme matériau principal depuis plus de dix ans, font converger espace et volume, et on est invité à caresser doucement les surfaces d’El abrazo, et de noter que « toucher la terre, c’est être touché par elle ». On apprécie également l’arôme parfumé émanant de la terre, que l’artiste a enrichi de cannelle et de clou de girofle. Jusqu’au 20 juillet, Dia Chelsea, 537 West 22nd Street.
Actuellement en résidence à la Villa Albertine, l’artiste anglais pluridisciplinaire connu pour ses performances acoustiques à base de résonances, expose en ce moment à la galerie Almine Rech à Tribeca. À travers ses œuvres, Olivier Beer révèle les propriétés cachées et la musicalité des objets, des corps et des sites architecturaux. Dans son installation Cat Orchestra, il a organisé un chœur de vases en forme de chat, allant du classique au kitsch, connecté à des microphones en direct qui alimentent un clavier et un synthétiseur sur mesure. On a eu la chance d’assister à sa performance en live mais on vous encourage à aller voir par vous-même, et d’essayer vous-même de jouer un morceau. Quant à ses toiles, très poétiques, elles ont, elles aussi, été réalisées à partir de sons émis par les chats. Jusqu’au 27 avril, Almine Rech, 361 Broadway.
Erica Baum est connue pour son approche visuelle fraîche et stimulante de la photographie, capturant du texte et des images dans des documents imprimés, des livres, des magazines… Poésie et photographie fonctionnent simultanément dans les œuvres de l’artiste new-yorkaise. On aime l’esthétisme, la texture de ses fabrications photographiques, le gris et la couleur très graphiquement organisés. Jusqu’au 16 Avril, Bureau, 112 Duane St
En sortant, partez à la découverte des galeries d’art qui se multiplient sur les rues White, Walker, Lispenard, Franklin et Léonard, entre Church St et Broadway, le quartier de Tribeca rivalisant de plus en plus avec Chelsea. Vous ne serez pas déçu.
Publié le 21 mars 2024. Mis à jour le 29 mars 2024.
Christopher Wool, 101 Greenwich St, 19th Fl, du jeudi au dimanche, 12-6pm
Delcy Morelos: El abrazo, Dia Chelsea, du mercredi au samedi, 12-6pm
Oliver Beer, Almine Rech, du mardi au samedi, 10-6pm
Erica Baum, Bureau Gallery, du mardi au samedi, 10-6pm