C’est officiel, Jean-Marc Ayrault est le nouveau Premier Ministre de la France. Comme dans la presse francaise, le nom du maire de Nantes circulait déjà dans les journaux américains la semaine dernière. Dans un article publié lundi, le Chicago Tribune le décrit comme un homme « imposant », possédant des « compétences de négociation » et dont le « pragmatisme » est la « marque de fabrique ». A l’instar de nombreux titres français, le journaliste note que le nouveau locataire de Matignon est « germanophile ». « Avec sa compréhension de la langue et la culture allemandes, Ayrault le conciliateur pourrait créer des passerelles avec Berlin », souligne le quotidien. Pour l’Associated Press, Ayrault est carrément le sauveur de la zone euro car le « succès (d’Hollande) en tant que Président – tout comme le destin, des 17 pays de la zone euro – dépendront peut-être de sa relation avec la Chancelière allemande Angela Merkel».
Ayrault, essentiel au bonheur de François Hollande? Au moins autant que sa compagne Valérie Trierweiler. La nouvelle Première Dame intéresse aussi nos amis américains, qui avaient été séduits par Carla Bruni-Sarkozy. « Qu’est-il arrivé à la terre de la bureaucratie, où le protocole et le raffinement sont si importants?, s’interroge l’ Associated Press, notant que le couple n’est pas marié. Vont-ils craquer et se marier? » La chaîne MSNBC la décrit comme « une maman française intelligente, indépendante, travailleuse qui porte des foulards chics ». Et se demander si Michelle Obama et Valérie Trierweiler s’entendront. « Les deux femmes sont éduquées, s’expriment bien, sont indépendantes, issues de la classe moyenne et influencent leur autre moitié depuis la touche, et en privé ». La chaîne, comme d’autres médias, notent cependant que « M. et Mme Normal » n’ont rien de traditionnel : « C’est un couple non marié avec sept enfants, deux ex-maris et une ex-partenaire qui est aussi une rivale », note-t-elle. De là à dire qu’il n’y a qu’en France que l’on voit ça, il n’y a qu’un pas.
Michelle Obama et Valérie Trierweiler auront, en tout cas, l’occasion de faire connaissance le 18 mai, lors de la rencontre entre Barack Obama et François Hollande à Camp David. Bien entendu, ce sera plutôt la relation entre les deux hommes qui sera scrutée à la loupe. Et si l’on en croit le magazine Forbes, ils auront beaucoup de choses à se dire. Motif : leurs programmes sont similaires. « Rejet de l’austérité », « augmentation de l’impôt sur les dividendes », « promotion des énergies renouvelables » : le magazine est formel, « les politiques économiques d’Obama sont presque identiques à celles du socialiste français François Hollande ». Peu flatteur pour le premier quand on sait que les Américains considèrent le terme « socialist » comme un gros mot. Autre point sur lequel le journaliste, Merrill Matthews, est formel : « Ces politiques n’ont fonctionné ni en Grèce ni dans aucun autre endroit où elles ont été testées, comme les Etats-Unis ». Et de conclure : « François Hollande refuse de tirer les leçons de l’histoire économique ».
Exode des riches commence
Tirer les leçons, il a intérêt à le faire rapidement. Car la France se vide déjà de ses riches, explique Bloomberg Businessweek . « La France ne célèbre pas ses riches », souligne le site d’information économique dans un article intitulé « les entrepreneurs français fuient le rejet par Hollande de la richesse ». Un citoyen français interviewé explique sa décision de quitter le navire France au lendemain des élections : il dit ne plus se sentir en adéquation avec les « valeurs qui ont émergé pendant l’élection », qu’il identifie comme « le rejet de l’ambition et du succès ». La faute à qui ? A Hollande: « La rhétorique d’Hollande contre la richesse et la finance encouragent certains en France à partir, et ses rivaux européens les accueillent ».
Mais, parfois, quand les Français partent, ils font de grandes choses. C’était le cas en 1562 du navigateur français Jean Ribaut, fondateur de la première colonie francaise aux Etats-Unis, établie sur Parris Island en Caroline du Sud. Le Miami Herald revient sur ce « chapitre méconnu de l’histoire américaine », qui fera l’objet la semaine prochaine d’une commémoration par des officiels français et américains. Selon le journaliste Bruce Smith, « l’histoire de Ribaut pourrait être tirée d’un script hollywoodien avec des rivalités géopolitiques entre les puissances européennes de l’époque, la persécution et même le cannibalisme ». Verrait-il quelques points communs avec 2012 ?
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Quelle autre pays démocratique accepterait un chef de gouvernement condamné par la justice? aucun. Cette nomination est une honte.