Mettre Lutèce en amphore n’est pas possible, mais Paris en boite, si. La preuve: Try The World, une marque co-fondée par le Français David Foult et l’Américaine Kat Vorotova.
La « Paris Box », telle est le nom du produit star de cette petite entreprise lancée en février. Cette boite aux allures de coffret de Tiffany contient des produits français (crème de marrons, fromage, nougat, thés…) et des recommandations écrites de chansons, films, poèmes et lieux touristiques pour permettre aux acheteurs américains de découvrir la Gaule à travers l’art et la gastronomie. Objectif: “Inciter les Américains à prendre leur passeport, lance David Foult. 70% des Américains n’en ont pas. Ils aiment l’idée d’aller en France, mais n’y vont pas.” Une boite sur Tokyo vient d’être lancée, et une autre sur Rio de Janeiro suivra.
Le Français, passé par la banque Lazard et Bercy, n’en est pas à sa première entreprise. Il y a cinq ans, il a lancé une société de microcrédit au Vietnam. L’aventure Try The World commence à l’université Columbia à New York. Etudiants globe-trotters, Kat Vorotova et David Foult se rencontrent lors d’un évènement de découverte des cultures. Ils décident de s’associer pour lancer Try the World, “le premier tour du monde à domicile“, se félicite David Foult. Leur modèle: Birchbox. Créée par deux anciennes étudiantes d’Harvard en 2010, la firme propose à ses clients de recevoir tous les mois des boites remplies de produits cosmétiques et de santé haut de gamme. Elles ont levé pas moins de 11,9 millions de dollars, notamment auprès d’Accel Partners, investisseurs de la première heure dans Facebook et Groupon.
Admis à l’incubateur de Google Incubate NYC , David Foult et Kat Vorotova lancent leur première boite à l’occasion de la Saint Valentin 2013. Elle est remplie de macarons, de chocolats et de produits gourmets français. “Nous avons tout vendu en 72h, indique David Foult. Les petites amies des acheteurs devaient être contentes“. La « Paris Box » fut lancée dans la foulée.
La startup, qui compte six employés, est actuellement en cours de levée de fonds. Avec un argument massue: “Nous n’avons pas de business plan, nous avons un business“, se targue le Français. Pour l’heure, leur bébé est financé uniquement par les ventes de boites, par abonnement (les clients reçoivent une boite différente tous les deux mois) ou à l’unité. Le Français vise aussi les entreprises. “Plusieurs entreprises du CAC 40 nous ont contacté en disant: ‘on est fier de la culture française et on veut la mettre en avant auprès de nos clients et employés’“, poursuit-il. Attention à ne pas être trop bon: plus personne ne voudra de passeport…