Mettre des “histoires humaines et thèmes sociaux forts” en avant, c’est le défi que s’est lancé l’actrice et réalisatrice égyptienne Nora Armani, depuis le lancement du Socially Relevant Film Festival l’an dernier.
Cette année, le festival de cinéma engagé tient sa deuxième édition à New York du 16 au 22 mars. Plus de 50 films d’une vingtaine de pays différents seront ainsi diffusés par les Tribeca Cinemas à Tribeca, Maysles Cinema à Harlem et The School of Visual Arts SocDoc à Chelsea, avec une soirée d’ouverture et de fermeture données au Botequim restaurant et The Fourth.
Qu’on ne s’y trompe pas, “cinéma engagé ne veut pas dire documentaire ennuyeux” rappelle la fondatrice de l’évènement, dont l’objectif premier est de raconter de belles histoires pour lutter contre la “banalisation de la violence autour de nous”. “Nous somme exposés à tellement de violence aujourd’hui, qu’il s’agisse des histoires qu’on nous raconte, des images qu’on diffuse, ou de la manière dont on fait les films. Ma plus grande peur est que l’on y devienne insensibles au point de ne plus la voir” explique-t-elle.
Pour cette productrice engagée et plusieurs fois récompensée, le cinema et “les écrans” constituent, à l’ère du digital, le meilleur antidote contre cette “menace permanente“. “Nous vivons dans une période où nous regardons constamment nos écrans, à tel point qu’ils sont devenus le moyen le plus puissant de parler aux gens. Si on les utilise d’une manière intelligente pour attirer l’attention sur certains problèmes sociaux, ils peuvent devenir des outils formidables et générer des changements très positifs” raconte-elle.
Une belle manière de sensibiliser le public sur certains problèmes sociaux, tout en révélant certains talents du cinéma. “Je veux donner la chance aux réalisateurs engagés d’être vus même si leurs films ne sont pas commerciaux, explique-t-elle en rappelant son lien avec la France dans la mission qu’elle s’est attribuée. Nous présenterons beaucoup de films français au festival, car beaucoup d’organismes français aident à co-produire des films engagés à l’étranger”. C’est, entre autres, le cas des associations Périphérie et Commune image, qui ont aidé à produire le film “We will leave somewhere else” de Nicolas Karolszyk, l’un des “coups de coeur” de Nora Armani, diffusé pendant le festival. Cette année, le programme est riche et varié, avec 5 films français.
“Come to my Voice” (Hϋseyin Karabey) – lundi 16 mars, 7 pm au CUNY Graduate Center