Entre une mêlée au rugby et la gestion d’une association, il y a moins de différences qu’on veut bien le croire. Il faut jouer collectif, partager certaines valeurs, garder la motivation, mais surtout, mouiller le maillot.
C’est ce que Serge Betsen fait pour promouvoir la sienne, la Serge Betsen Academy. Créée en 2004 alors que le rugbyman portait toujours les couleurs de Biarritz, elle a vocation à faciliter l’insertion sociale de jeunes camerounais par le rugby. Pour la faire connaitre, l’ex-international reconverti en commentateur pour la BBC et en consultant d’entreprises est attendu à New York ce 22 août pour commenter le match amical pas si amical France-Angleterre au bar OCabanon.
Il promet “un bon moment autour d’un verre de vin” et “quelques histoires personnelles sur ces matches contre notre ennemi juré, dit-il. Les France-Angleterre sont toujours des moments de fête intense, des moments sportifs privilégiés… En tant que joueur, on se concentre. On essaye de ne pas être perturbé mentalement.”
Il passera aussi dimanche 23 août à Provence en Boîte à Brooklyn pour un brunch “à partir de midi“. “Tout le monde est le bienvenu. On pourra discuter avec lui, se prendre en photo” , souligne Jean-Jacques Bernat, un passionné de ballon ovale, propriétaire du restaurant avec sa femme Leslie.
Projet de tournoi de rugby à Brooklyn
Serge Betsen va profiter de ce déplacement américain pour travailler sur un projet de tournoi de rugby, qui pourrait avoir lieu à Pier 5 à Brooklyn les 25 et 26 juin 2016, avec l’équipe française de rugby à sept Froggies et des formations new-yorkaises et internationales. Pour l’heure, le Français est peu loquace sur ce projet, qui reste embryonnaire, mais veut croire que le rugby transformera un jour l’essai de ce côté-ci de l’Atlantique.
“Le rugby aura une vie importante aux Etats-Unis. Les Américains sont sportifs. Ils ont la culture des sports de balle. Ils connaissent déjà le foot américain et le basket… Le rugby progressera aux Etats-Unis, comme le foot, car les profils américains sont mixtes, capables de s’adapter à ce sport génial qui allie défi technique et physique.”
Serge Betsen chez les militaires
Serge Betsen est déjà venu aux Etats-Unis. Il est parrain du Lycée franco-américain Rochambeau à Washington, où son association dispose d’ailleurs d’un bureau. Il va prochainement participer à des camps d’entrainement à VMI (Virginia Military Institute), la célèbre université militaire de Virginie, et aimerait mettre son expertise sportive au service d’écoles franco-américaines.
“Je suis l’un des seuls joueurs français à avoir cette double culture française et anglo-saxonne” , souligne le résident de Londres, qui a évolué avec les légendaires London Wasps de 2008 à 2012.
Proche et loin des terrains à la fois, Serge Betsen savoure cette retraite active. “Je joue encore un peu, dans des matches caritatifs, dit-il. Mais le terrain ne me manque pas. J’ai pris ma retraite avec sérénité. J’ai beaucoup de choses à faire. Je prépare la coupe du monde. Je fais des interventions en entreprise, je parle des thèmes qui me sont chers comme la performance, l’esprit d’équipe. Et je fais connaitre mon association. C’était l’une de mes priorités en prenant ma retraite. L’association incarne les valeurs qui m’ont fait grandir comme joueur: le don de soi, le partage…“