« Faire du business, tout en faisant du bien à la société américaine » . C’est avec cette philosophie que Nicolas Hazard, fondateur du Comptoir de l’Innovation à Paris et de Calso à San Francisco, a décidé de lancer le programme « Tarmac TX » à Austin.
« Tarmac » est un incubateur de start-ups qui ont un projet social ou environnemental. « Aux États-Unis, on se lève le matin pour faire du profit et le soir, on se rend à des galas pour faire de la philanthropie. C’est un système binaire alors qu’en Europe, les deux concepts sont beaucoup plus liés au travers des entreprises sociales. L’idée de Calso était de garder ce savoir-faire européen et de l’amener outre-Atlantique » , explique Nicolas Hazard.
Calso arrive au Texas avec quelques success stories dans la poche. Avec la non profit JobTrain, l’entreprise a monté une “joint venture” nommée Wise SV, financée notamment par Google et Ebay. L’initiative a permis de développer Rendez Vous, un restaurant traiteur qui “emploie 85 personnes qui ont eu des problèmes, souvent des personnes qui sortent de prison ou qui ont des problèmes de santé. On les a recrutés, on les a formés aux métiers de la restauration. Ils sont payés et en même temps on vend nos produits et nos services ». Aujourd’hui, Rendez Vous est le traiteur officiel des évènements de Hillary Clinton en Californie. « On a démontré qu’il était possible d’avoir des business soutenables économiquement et qui en même temps aidaient des personnes en difficulté ».
L’ouverture d’un incubateur au Texas correspond à une volonté d’être « dans les points aux US où il y a de l’innovation et Austin est extrêmement intéressante. Il s’y passe plein de choses, il y a un vrai dynamisme, on a l’impression qu’une partie de l’innovation californienne part s’installer là-bas. Google y a même installé un bureau ».
Même s’il existe déjà plusieurs incubateurs et accélérateurs dans la capitale texane, Calso y apporte sa French Touch. « On est les premiers à faire de l’entrepreneuriat social. Aussi, notre programme d’incubation est plus long. Il dure neuf mois alors que les accélérateurs américains proposent des programmes entre trois et six mois. Ils travaillent beaucoup plus sur l’aspect financier alors que nous voulons faire un travail de fond. On pense qu’il est très difficile d’avoir un impact social et de créer un business en seulement trois mois ».
L’aventure “Tarmac” ne s’arrêtera pas au Texas, d’autres projets sont déjà en cours. « On a deux projets en ce moment. Un à Oakland qui reste dans la Baie. Le second à la Nouvelle-Orléans. La Louisiane est très ouverte à la culture française et la situation économique de l’État se prête bien à l’entrepreneuriat social. C’est eux qui nous ont contactés pour lancer un projet là bas. Il y a une vraie urgence à répondre aux problématiques locales et on va essayer d’y travailler de manière innovante ».
Les inscriptions pour cette première édition du programme “Tarmac” au Texas se clôturent le 8 avril. Sept start-ups seront sélectionnées pour un programme qui durera du 1er mai 2016 au 31 janvier 2017. Pendant cette période, les participants auront accès gratuitement à un espace de co-working, seront parrainés par des professionnels, participeront à des événements et à des ateliers et pourront faire des rencontres professionnelles dans des espaces de networking.