A New York, la « French Tech » se serre les coudes

A New York, la « French Tech » se serre les coudes

Par FM / Le 26 juin 2014 / Actualité

Tous derrière la « marque France » ! Ce jeudi 26 juin, les critiques traditionnelles des entrepreneurs à l’encontre de la France n’étaient pas de mise. L’heure était plutôt au serrage de coudes et au patriotisme économique.
Environ 350 personnes assistaient à la conférence La French Touch, organisée pour la première fois à New York par France Digitale. Parmi les invités de cette grand-messe de deux jours : des entrepreneurs français basés aux Etats-Unis, des investisseurs, des entrepreneurs américains, des journalistes, des blogueurs, des consultants…
« La conférence déborde d’énergie positive qui rayonne sur les entrepreneurs. Dans la tech et le digital, il y a en France un enthousiasme incroyable, des projets, des gens qui se bougent. Aux Etats-Unis, on a tendance à associer la France a une certaine morosité ou à la crise, et cette conférence sert justement à démonter les clichés », affirme Gaël Duval, l’organisateur.
Alain Bankier, membre de New York Angels, un groupe de business angels, approuve : « Cette conférence est utile. Cela montre que la France a des start-ups formidables, avec des ingénieurs compétents, souvent plus rigoureux que ceux formés aux Etats-Unis. »
Laurent Chemla, qui a créé deux sociétés à Miami, soutenait aussi cette campagne de communication et de motivation des troupes. « La France a plein d’atouts, mais un vrai problème d’image. Nous ne sommes pas de bons story-tellers, on ne sait pas bien se vendre, donc cette conférence va aider. »
Les conférences ont mis en lumière des domaines où la France veut tirer son épingle du jeu : l’ad-tech,  les objets connectés, les jeux vidéo, l’économie collaborative… Et d’autres secteurs moins attendus, en profitant des nouvelles possibilités offertes par le numérique : la mode, la cuisine, le luxe.
Parmi les « stars », le patron de Criteo, Jean-Baptiste Rudelle, a raconté l’histoire de son entreprise, son expansion aux Etats-Unis où il a « tout repris de zéro », ses difficultés à recruter de bons cadres sur place – « pour un Américain, rejoindre une entreprise française, cela peut être traumatisant » – jusqu’à sa cotation au Nasdaq. Il a lui aussi fait tomber quelques clichés. « A un moment, on s’est posé la question de baser complètement notre société aux Etats-Unis, mais fiscalement, il est plus intéressant pour nous de rester en France, notamment parce que nous faisons beaucoup de R&D. »
R&D en France, marketing et opérations aux Etats-Unis : petit à petit, le modèle Criteo se répand comme une trainée de poudre. Pour Fabrice Grinda, il est excellent. « En France, il y a beaucoup d’ingénieurs et ils coûtent moins cher. Les ingénieurs aux Etats-Unis n’ont aucune loyauté. On peut payer un jeune de 25 ans 150 000 dollars, il partira du jour au lendemain pour la dernière boite à la mode », regrette cet entrepreneur et investisseur influent, basé à New York.
C’est Fleur Pellerin, Secrétaire d’état chargée du Commerce extérieur, qui a inauguré la conférence, profitant de sa popularité dans le secteur du numérique, dont elle était chargée dans le précédent gouvernement.
Sa consœur Axelle Lemaire, qui a récupéré ce portefeuille, interviendra vendredi matin. Lors d’une conférence de presse, jeudi, elle a insisté sur l’une de ses missions : attirer des capitaux et des entrepreneurs américains en France. « Nous avons des atouts formidables et mal compris. »
Et de citer la robustesse du réseau internet, le crédit impôt-recherche, ou encore la politique de protection des données. « Par rapport aux Etats-Unis, nous offrons dans ce domaine un cadre plus sécurisant. Depuis l’affaire Snowden, les entreprises se méfient et sont à la recherche de solutions de protection. Il y a tout un secteur à développer autour de cette économie de la confiance« , déclare la secrétaire d’état. Pour elle, l’interventionnisme de l’Etat français dans l’économie devrait être vu, de ce côté de l’Atlantique, comme un atout. « D’autant que de nombreux pays font la même chose ! Aux Etats-Unis, Google n’existerait pas sans les fonds fédéraux. »  

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