Quand de jeunes américains se rendent en France, ils vont en général visiter Versailles, le Louvre ou le Mont Saint-Michel. Les 15 lycéens de Houston qui se sont envolés dimanche pour 10 jours en France vont faire complètement autre chose. Ils vont partir à la découverte d’un patrimoine particulier de la France : les labyrinthes.
Dans leurs bagages : le projet de créer un labyrinthe traditionnel, sur le campus de l’ECAM de Lyon (Arts et Métiers). Et l’an prochain, des étudiants français de l’ECAM viendront bâtir leur labyrinthe à Houston.
Au programme pour les jeunes texans : visite des villes et cathédrales (et étude du labyrinthe si elles en possèdent un) de Chartres, d’Amiens, Notre-Dame de Paris, et enfin de Fourvière. Une journée-détente est prévue à EuroDisney, avant d’attaquer la construction du labyrinthe sur le campus de l’ECAM à Lyon. Ce labyrinthe, d’un diamètre de 10 mètres, fera cinq circuits. La construction pourrait prendre 3-4 jours.
“Jardin méditatif”
Cette initiative procède du projet Sacred Site Quest (SSQ), soutenu par le Boniuk Institute (affilié à Rice University). L’équipe de jeunes Houstonites, coachée par l’artiste-peintre-mosaïste-enseignant d’art basé à Houston Reginald Adams et sept autres accompagnateurs adultes, a déjà créé un labyrinthe à Freedmen’s Town à Houston, sur l’emplacement de l’église baptiste Mt Carmel (détruite maintenant). L’idée pour ce labyrinthe a germé en 2010.
“Le but était de conserver la nature profondément spirituelle du lieu, et d’offrir aux habitants du quartier un endroit propice à la méditation ou au recueillement sur ce site très ancien”, explique Reginald Adams.
“Un labyrinthe, c’est toujours mystérieux, intriguant”
“Cela a incité les habitants à prendre davantage soin de leur jardin autant que nous pour ce jardin méditatif. Cela a contribué à revivifier le quartier, des hommes d’affaires viennent se ressourcer en parcourant ce labyrinthe. De plus, un labyrinthe, c’est toujours mystérieux, intriguant”, continue Reginald Adams.
Le recrutement des étudiants d’une année sur l’autre est le même : un appel aux lycéens de toutes les écoles de la ville. Seul pré-requis : être intéressé par la diversité de la culture religieuse. En effet, les étudiants visitent, pour en comprendre la spiritualité, des lieux de culte divers avant de s’engager dans le projet proprement dit.
Pont culturel entre la France et les US
Le succès de l’opération a conduit à développer un partenariat avec la France, Lyon plus particulièrement, où Adams avait des contacts. But avoué : bâtir un “pont culturel” autour d’un projet commun entre la France et les Etats-Unis.
Reginald Adams a lui-même connu une transformation intérieure au cours de ce projet. Une expérience qu’il souhaite pour chacun : “Parcourir un labyrinthe, c’est réfléchir aussi sur son parcours personnel. Parfois cela apporte une réponse, lorsque l’on se met à l’écoute de son essentiel. Une sérénité nouvelle se fait jour.”