La « petite Alsace » du Texas n’a pas perdu son lien avec sa région d’origine. Castroville, petite ville à l’Ouest de San Antonio, a été fondée par des colons alsaciens menés par un représentant du Texas en France (Henri Castro) en 1844. Elle est jumelée avec deux villes alsaciennes et accueille de nombreux visiteurs d’Alsace, dont bientôt un groupe d’écoliers qui viendra jouer au base-ball.
Alors quand son maire Bob Lee a reçu une pétition de la fédération démocratique alsacienne Alsace retrouve ta voix dénoncant la fusion de l’Alsace et de la Lorraine voulue par le gouvernement, il n’a pas hésité à la signer. « Je l’ai amenée au conseil municipal et lui ai parlé du risque de voir disparaître l’identité alsacienne si on intégrait l’Alsace dans une nouvelle méga-région. A la suite de cela, nous l’avons traduite en anglais pour la diffuser auprès de la population. »
Résultat : sur les plus de 100.000 signatures présentées à Sélestat (Bas-Rhin) par le collectif pour demander « une consultation de ses électeurs » et « que l’Alsace soit respectée comme la Bretagne », 225 proviennent de Castroville, qui affichait 2.680 habitants au dernier recensement. « Nous les avons réunies en seulement dix jours », souligne Bob Lee, qui « ne veut pas se mêler de la vie politique française », mais juge « important que l’Alsace conserve son identité » pour que Castroville reste la « petite Alsace » du Texas.
« Le nom Alsace est reconnu dans le monde entier du fait de son histoire, sa culture, son vin et ses habitants fiers et déterminés », a écrit l’édile dans le courrier accompagnant les signatures. « Pour les citoyens de Castroville, il est vital que l’Alsace reste comme elle est pour que nous puissions continuer de nous identifier comme la petite Alsace du Texas » et « le conseil municipal de Castroville pense que le peuple d’Alsace devrait être en mesure de déterminer son propre destin ».
« Un peu comme la France, l’Alsace a une longue et difficile histoire de tiraillements entre différents pays, et a vu beaucoup de batailles, d’effusions de sang et de destructions, poursuit-il. Nous sommes très étonnés que le gouvernement français envisage de faire disparaître son identité. La France permettrait-elle qu’on lui prenne son identité ? »
L’Union alsacienne de New York s’est elle aussi mobilisée en organisant un rassemblement à Times Square en novembre dernier.