Ils développent leurs business dans les logiciels, le social, le mobile, l’alimentation, l’agriculture, en mode B-to-B, le B-to-C, voire les deux… Les 18 entreprises franco-américaines récompensées dans 10 catégories, lors de la troisième édition des French-American Business Awards, sont un kaléidoscope de vocations et de projets.
La cérémonie, organisée mercredi 25 mai par la French American Chamber of Commerce de San Francisco, a attiré quelque 300 personnes : nouveaux arrivants de la Baie, visiteurs de passage dans la Silicon Valley et habitants de longue date s’y sont retrouvés. On parle projets, carrières, visas, le tout dans un esprit de franche camaraderie.
En anglais, depuis la tribune, les entrepreneurs s’adressent aux entrepreneurs. Et certains conseils viennent du coeur. « Il faut travailler sans relâche et toujours garder espoir », estime Guillaume de la Tour, fondateur de la start-up Bluefox, née en Bretagne et qu’il développe aux Etats-Unis. Elle a été désignée “Start-up de l’année” (prix du public). “On ne peut pas tenir sans le soutien d’un conjoint, d’une famille”, confie également Guillaume de la Tour. Le succès d’une entreprise, “c’est un travail d’équipe”, avec ses proches.
Le pitch de Bluefox : détecter des smartphones en temps réel. Une option qui doit séduire les marques (pour mieux comprendre et interagir avec leurs consommateurs), mais aussi les assurances (savoir combien il y a personnes dans une pièce), les banques…
Toujours dans la catégorie start-up de l’année, le prix du jury est revenu mercredi soir à la start-up à but non lucratif Calso, qui crée des programmes de réinsertion. Un exemple ? Son programme Drone and Good, qui offre à ceux qui sont loin du marché du travail une formation au pilotage de drones et une aide à la recherche d’emploi. Créé en 2014 par le multi-entrepreneur social Nicolas Hazard, Calso a aussi lancé deux accélérateurs : Tarmac TX et Tarmac SF.
La bonne idée, seule, ne suffit pas. « Il faut avoir de la ressource… mais aussi de la chance », lance pour sa part Frédéric Stemmelin, de Symphony, récompensée dans la catégorie « High Tech, plus de 30 millions de dollars en revenus ou financement ». Frédéric Stemmelin, qui est aussi président de la French American Chamber of Commerce de San Francisco, relevait : « L’une des difficultés en tant que créateur d’une entreprise, c est que vous êtes seul ». Pour autant, il ne faut pas hésiter « à parler de ses doutes, de ses peurs et de ses rêves ; cela m’a aidé à prendre les bonnes décisions »
Symphony, dont le CEO David Gurlé a lui-même reçu une mention spéciale dans la catégorie “personnalité de l’année”, propose un système de communication et de gestion des tâches en équipe, via le cloud, qui veut concurrencer Bloomberg.
Le fondateur de La Boulange, l’incontournable Pascal Rigo, nommé « personnalité de l’année » propose un conseil d’un autre genre : « il ne s’agit pas de vendre très cher votre compagnie. Non, le truc, c’est de la racheter pour vraiment très peu ! », ironise-t-il, pour le plus grand plaisir de l’audience, complice, qui applaudit ce clin d’oeil au rachat par Starbucks puis à la revente de ses boulangeries.
Le jury des FABA avait enfin choisi cette année de distinguer, sous le titre “lifetime achievement”, Philippe Kahn. Inventeur, innovateur, créateur de quatre entreprises de la tech, musicien, Philippe Kahn est notamment connu pour une photo de la naissance de sa fille, que l’on estime être la première photo prise par un téléphone et partagée instantanément et publiquement. C’était en 1997. Il baigne aujourd’hui dans l’Internet des objets et les wearables, en tant que CEO de Fullpower.