Molière n’a décidément pas de secrets pour Francis Perrin. Comédien, metteur en scène et écrivain, il occupe les planches des théâtres comme les écrans de télévision. Après 50 ans de carrière et une nomination en 2004 au Molière du Comédien, il se souvient encore du jour où il est tombé sous le charme du « premier farceur de France »…
C’était à l’école : on lui fait lire une pièce de Molière, et de suite, il accroche. « Pas seulement pour l’auteur, dit-il, mais aussi par l’Homme exceptionnel qu’il était, celui qui a donné sa vie au théâtre ». Francis Perrin admire son dévouement, sa vocation, sa passion, son éclectisme aussi. Il a joué ses pièces à de très nombreuses reprises. Le rôle qui l’a le plus marqué, c’est d’ailleurs Scapin, qu’il a joué pas moins de… 333 fois.
“Après des années dans la peau de ce personnage, il est peut-être temps pour moi de dire adieu à ce rôle”, confie Francis Perrin. Cela ne l’empêchera pourtant pas d’en rejouer encore des extraits, qu’il connaît désormais sur le bout des doigts.
C’est donc tout naturellement que le comédien en est venu à écrire sur cet Homme qui a marqué sa carrière, mais aussi sa vie. Dans sa pièce « Molière malgré moi », Francis Perrin raconte les quinze dernières années de ce cher Jean-Baptiste Poquelin, de son arrivée à Paris, en 1658, à sa mort, survenue en 1673. Il tente d’y rétablir la vérité, sur les attaques dont il a été l’objet par exemple. Accusé d’inceste, moqué pour son homosexualité, Molière a été « victime de son succès ». Il jouera sur scène plusieurs personnages : Molière, bien sûr, mais aussi le roi Louis XIV, la troupe de comédiens, et bien d’autres encore.
Après quelques dates en France, notamment aux festivals de Carcassonne et d’Anjou, Francis Perrin viendra présenter en octobre sa pièce dans cinq grandes villes américaines. Il sera à New York le 4, à Boston les 5 et 6, à Los Angeles le 8, à San Francisco le 10, et, enfin, à Washington le 16. La pièce sera en français, mais sous-titrée en anglais.
Pour le comédien, jouer aux Etats-Unis, c’est « réaliser un rêve d’enfant à 67 ans », « l’un des plus beaux cadeaux » qu’on ait pu lui faire. Avec cette pièce, il entend faire connaître un Molière « universel », et partager le fruit de 40 et quelques années de passion et de recherches approfondies, « aux connaisseurs comme aux autres ».