Christine Lagarde a troqué, mardi, ses habits de pompier en chef de l’économie mondiale pour ceux de capitaine de frégate. La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) participait au Gala des amis américains de l’Hermione-Lafayette, l’association chargée d’organiser le voyage de la réplique du navire de Lafayette entre la France et les Etats-Unis en 2015.
Quatre cent convives, dont de nombreux Américains, ont répondu “présent” à cette soirée, où les tables valaient jusqu’ 25.000 dollars, à bord d’un autre navire, le porte-avion-musée Intrepid, amarré avec ses impressionnants avions et hélicoptères militaires dans l’Hudson River. “Je suis ici car je suis attachée à l’amitié entre la France et les Etats-Unis. Je suis un produit de cette amitié“, a confié Mme Lagarde, dans une longue robe de soirée bleue, à l’issue de la soirée.
La directrice générale du FMI n’était pas la seule “star” du gala. L’ancien secrétaire d’Etat (et président d’honneur des amis de l’Hermione-Lafayette) Henry Kissinger, qui a côtoyé tous les présidents français de la Vème république, a rendu hommage à la France, dans un discours sans notes. “Je suis fasciné par l’histoire française, j’ai eu la chance de rencontrer autant de leaders français, a-t-il dit à son auditoire. Les Etats-Unis doivent beaucoup à leur coopération avec la France, aujourd’hui encore au Moyen-Orient. »
Avec un col déboutonné dont lui seul a le secret, l’écrivain Bernard-Henri Levy était aussi de la partie, pour présenter son “ami“, le légendaire intervieweur (francophile) Charlie Rose, lui-même venu interroger Christine Lagarde sur la santé de l’économie mondiale et la menace Ebola, entre le plat principal et le dessert.
L’Hermione, réplique du navire du Marquis de Lafayette, doit rallier les Etats-Unis en 2015, 235 ans après que l’Hermione originale ait transporté le jeune militaire aux Etats-Unis pour combattre les Anglais au côté de George Washington. Le point d’orgue de ce voyage sera le passage du navire devant la Statue de la Liberté, le 4 juillet.
En attendant, le soutien de Mme Lagarde, personnalité franco-américaine de premier plan, n’était pas de trop pour inciter le ghotta franco-américain à mettre la main à la poche pour financer cette initiative, pour laquelle un à deux millions de dollars doivent être levés.
Pour la patronne du FMI, le nom de Lafayette évoque ses premiers pas aux Etats-Unis, dans les années 70, comme stagiaire auprès du Représentant William Cohen (qui deviendra plus tard secrétaire à la Défense de Bill Clinton). “Je voyais le portrait de Lafayette tous les jours au Capitole“, se souvient-elle.
“Les Américains s’enthousiasmeront pour l’Hermione car ils s’enthousiasment pour les projets fous. Kennedy ne disait-il pas: ‘nous ne faisons pas les choses parce qu’elles sont faciles, mais parce qu’elles sont difficiles’ ?”
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Je tiens à souligner que le rôle de “l’Hermione” ne s’est pas limité à transporter La Fayette jusqu’à Boston mais elle a servi d’éclaireur de la flotte française, a assuré la surveillance et la défense des côtes américaines contre le harcèlement de l’ennemi.
Elle a aussi porté le courrier, les ordres, les munitions, le ravitaillement des troupes à terre. Elle a participé à la première bataille de la Chesapeake et a reçu le Congrès au complet à son bord. marchands anglais, Elle a aussi pris part à la bataille de Louisbourg en Nouvelle Ecosse, avant de rejoindre les escadres de Barras et de De Grasse dans la Chesapeake. Après la victoire de Yorktown et le départ de De Grasse pour rejoindre les Antilles, elle reste aux ordres de Rochambeau qui lui donne l’ordre en février 1782 de retourner en France. Je pense que cette mise au point est nécessaire pour bien montrer l’énorme investissement de la France dans l’Indépendance Américaine et saluer l’arrivée de l’hermione sur les côtes américaines en juin 2015 comme le symbole de cet investissement et non pas uniquement pour avoir eu La Fayette, porteur d’un important message du roi pour Washington qui lui annonçait l’envoi de renforts français, comme passager pendant 6 semaines.