La justice, Théo Chino, “emmerdeur” auto-proclamé, connait. Victime d’une arnaque lors de l’achat d’un vol sur American Airlines, il ne s’est pas privé d’attaquer la compagnie. Et s’est rendu devant un juge pour qu’on lui accorde son permis de conduire.
Mais aujourd’hui, le Français, militant au PS de New York et ancien candidat à la candidature du Green Party pour la Mairie de la Ville, s’attaque à un gros poisson. Il vient de saisir le tribunal des réclamations de l’Etat de New York d’une plainte contre le régulateur bancaire de l’Etat, Benjamin Lawsky, qui s’est illustré dans le bras de fer avec BNP Paribas. Il l’accuse d’abus de pouvoir dans son effort de régulation de Bitcoin. La monnaie virtuelle, dont l’usage s’est répandu ces dernières années, est citée dans plusieurs affaires de blanchiement d’argent et d’achat de biens illégaux.
“Il faut réguler, mais de manière proportionnée, lance Théo Chino. Bitcoin est une trottinette comparée à la finance mondiale. On parle de millions de dollars alors que la finance new-yorkaise pèse plusieurs trillions. Pourquoi sortir un bazooka pour démonter une trottinette?”
Le bazooka, c’est “BitLicense”, la série de règles que l’Etat de New York veut adopter pour encadrer Bitcoin. Elles exigent notamment des entreprises new-yorkaises recourant à la monnaie d’enregistrer leurs transactions en bitcoin et l’identité des utilisateurs, d’ordinaires anonymes. Et les obligent aussi à signaler tout mouvement de monnaie supérieur à 10.000 dollars. Jamais un Etat n’a pris de telles mesures.
Ces règles ont reçu le soutien de Cameron and Tyler Winklevoss, deux des plus gros investisseurs dans Bitcoin, mais ont entrainé une levée de boucliers chez plusieurs “Bitcoiners”, qui accusent Lawsky de tuer dans l’œuf une industrie prometteuse. Théo Chino en fait partie.
Pour le Français, informaticien à Time Warner, Bitcoin est la clef d’un système financier plus “juste“. Sa technologie pourrait être utilisée pour faciliter les échanges commerciaux et même sécuriser le vote électronique. “Quand j’ai découvert bitcoin, ça a fait tilt, glisse-t-il. Dans le passé, mon père m’envoyait 1.000 francs de France, j’en recevais 800. Où passaient les 200 restant? Bitcoin permet d’échanger à moindre coût. C’est un outil utilisable dans le monde entier“.
En dehors de ses heures de travail, il a monté une société, Chino LTD, qui cherche à faire adopter Bitcoin par les petits commerces. Il est également membre de la Bitcoin Foundation, un organisme qui fait la promotion de la technologie. “Il y aurait moins d’intermédiaires financiers, le système serait plus juste“, poursuit-il. La finance, c’est la cocaïne qui fait tourner le monde. Bitcoin serait une transition, une révolution douce“.
Le Français accuse Lawsky d’avoir méconnu la loi. Et de mettre sa société en faillite – il lui réclame 1 milliard de dollars de dommages et intérêts, selon les documents soumis à la cour. “ll dit que bitcoin est une monnaie, il pense qu’il a le droit de réguler. Or, moi je dis que ce n’est pas une monnaie, c’est de l’or virtuel. L’IRS considère d’ailleurs qu’au niveau fédéral, c’est une propriété, et non une monnaie.”
Il espère “arrêter temporairement” le régulateur. Car, en attendant, le processus d’adoption continue: BitLicence est ouvert aux commentaires du public jusqu’à la fin septembre. Puis, une nouvelle mouture du texte sera rédigée avant d’être soumise à un nouveau “round” de commentaires. “Est-ce que Lawsky voit bitcoin comme une ortie ou une rose ? En tout cas, il a sorti son sabre et aura bientôt le droit de l’utiliser. Je veux qu’on s’assoit et qu’on revoit les règles.”
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Un français qui défend Bitcoin au Etats-Unis pour assouplir la “BitLicense” je ne peux qu’approuver ce tempérament!! Un article qui fait plaisir, merci.
Web We Trust.
Si tu es encore à New York le 16 mars 2017, tu peux venir voir en live ….
La justice est vraiment longue mais avec patience, le jour arrive.
Le 16 mars 2017 au Tribunal de la Court Suprême de New York à 9:30 du matin. Tout le monde est bienvenue. – http://article78againstnydfs.com